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Cocorico.


"Poussins", 2014, acrylique sur toile, 16 x 22 cm.

« Pousse toi là, que j’m’y mette…»


Gallus gallus domesticus.

Dans la petite peinture intitulée "Poussins" nous voyons deux poussins, à gauche le poussin noir semble imposer sa dominance en poussant de l’épaule son confrère de couleur jaune. Le regard, droit dans les yeux, bec à bec, ils s’affrontent comme deux futurs coqs, avant que l’un d’eux pépie, piaille, ou piaule, comme une poulette…

En latin gallus signifie à la fois coq et gaulois.

Au-delà de l’oiseau, le Coq Gaulois, est considéré comme un symbole national.

Le coq figure au sommet de très nombreux clochers souvent sous la forme de girouette, en raison du coq des Évangiles et non d'un symbole national. Mais dans une France très peuplée le pays se couvre de clochers de village qui symbolise la paroisse. Puis après la révolution la commune fait du coq gaulois l'emblème du pays. Après la Grande Guerre, il surmonte aussi bon nombre de monuments aux morts érigés en commémoration des poilus mort pour la France.

Le plus représenté est le mâle de la Gauloise Dorée comme race de poule française, probablement la plus ancienne et celle qui serait génétiquement la plus proche des coqs sauvages.

« Cocorico » est utilisé par certains Français pour manifester leur chauvinisme, probablement parce que ce cri est interprété comme une manifestation d'orgueil de la part du coq. Dans une basse-cour, les poules se rangent par ordre de priorité pour la nourriture, les perchoirs, les partenaires sexuels ; la hiérarchie de dominance est linéaire : elle comporte un animal A qui domine tous les autres, un animal B qui les domine tous sauf l'animal A, etc.

De la même manière, une hiérarchie de dominance règne au sein des coqs.

Pourtant les poules sont dotées d'une intelligence assez développée. Par exemple, elles sont capables de reconnaître individuellement chacune des poules du poulaillers, même sur photographie. Elles sont également dotées d'empathie. Une étude britannique en 2011 montre que les poules sont sensibles aux souffrances de leurs semblables (augmentation de leur rythme cardiaque et de leurs gloussements lorsqu'elles sont en présence de leurs poussins dont les plumes sont ébouriffées par des souffles d'air). Peut-être que cette savante étude ne concerne pas les coqs ?

Bref, ces deux coqs en devenir obéissent aux lois innées qui édictent leur avenir hiérarchique au sein de la basse-cour, mais l’analogie ne nous dit pas que selon d’où souffle le vent, comme toutes girouettes ils pourront acquérir de curieux et imprévisible changements d’orientation…

Raymond Devos (1922-2006) (1) racontait souvent un histoire cocasse en s’accompagnant d’un petit bandonéon de clown. Il s’agit de décrire ce qu’est la politique de clocher. Il pousse alors à gauche et différents effets sonores sortent à droite puis il pousse à droite et d’autres sons sortent à gauche. Mais il nous prévient tout de suite que ce phénomène n’est du qu’au fait qu’à l’intérieur de tout çà il n’y a que du vent.

Jean-Bernard Pouchous, 2014.

Bibliographie :

-1- raymond Devos, Rêvons de mots, coll. Littérature & Documents, éd. Le Livre de poche, 2009.

L'AUTEUR
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80 X 40

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CRITIQUE

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