Passereau.

"Oiseau 69", 2013, acrylique sur toile, 16 x 22 cm.

« Le rouge-gorge est arrivé, le gentil luthier des campagnes. Les gouttes de son chant s'égrènent sur le carreau de la fenêtre.» René Char (1907-1988) (1).

Rougegorge.

La peinture intitulée "Oiseau 69" représente un rouge-gorge, nom vernaculaire donné à plusieurs oiseaux Passeriformes en raison de la couleur rouge du plumage de leur poitrail.

Toutes ces espèces ne sont apparentées que d'une façon lointaine. En Europe, Rouge-gorge fait plus particulièrement référence à Erithacus rubecula, mais il existe aussi un Rouge-gorge en Amérique (Turdus migratorius).

Est-il passereau plus populaire que le Rouge-gorge ? Assurément non ! Avec l'hirondelle et la mésange, il jouit à part égale du statut d'oiseau familier. Le rougegorge familier est aisément reconnaissable avec sa poitrine et la face rouge orangé, contrastant avec les parties inférieures blanchâtres. Les parties supérieures son brun-vert-olive, ainsi que les ailes et la queue. Le bec conique est brun foncé avec la base claire. Les yeux sont noirs. Les pattes fines et les doigts sont brun clair.

À l'opposé de nombreux autres oiseaux, le rouge-gorge vit en solitaire pendant l'automne et l'hiver, mâle et femelle restant sur leur territoire hivernal respectif avec comme résultat qu'ils continuent à chanter même l'hiver, y compris la nuit. Son chant est une série de gazouillis ténus, doux et clairs, et de courts trilles, avec des arrêts brusques. Le rougegorge vole bas et voltige sous le couvert végétal.

Oiseau aimé des poètes, ce sont pourtant des oiseaux agressifs, et ils se battent entre mâles d'une façon haineuse, et ces combats peuvent voir la mort de l'un des deux adversaires. Ils sont hautement territoriaux, exposant leur poitrine orange vers tout intrus. Les combats débutent par des coups à l'intrus, donnés avec les pattes et les ailes, ou en délogeant l'oiseau de son perchoir. Ensuite, les deux opposants commencent à rouler sur le sol, et à voltiger l'un face à l'autre en donnant des coups de griffes. Chaque oiseau essaie de clouer son rival au sol. Les combats peuvent durer une minute, une heure ou bien plus. Mais un jour, en sous-bois, le hasard vous mettra en présence d’un couple de rouges-gorges qui se relaient sans relâche pour alimenter un jeune coucou. Cet ogre était au moins six fois plus gros qu'eux ! Chez nous, le Rouge-gorge arrive dans le peloton de tête des oiseaux parasités par le coucou (cleptoparasitisme).

Jean-Bernard Pouchous, 2013.

Bibliographie :

-1-René Char, Feuillets d'Hypnos, éd.Folio, coll. Folioplus classiques, 2007.