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Ernesto Guevara (1928-1967)

"Che-Ministro", 2010, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Si le communisme ne devait pas conduire à la création d'un homme nouveau, il n'aurait aucun sens. » Che.


Cuba si - Cuba no.

La peinture intitulée "Che-Ministro", a été peinte d’après la reproduction d’une photo d’actualité représentant Ernesto Guevara (1928-1967) alors ministre de l'Industrie à Cuba

Ernesto Guevara est plus connu sous le nom de Che Guevara ou Le Che. Révolutionnaire marxiste, homme politique d’Amérique latine, dirigeant de la guérilla internationaliste cubaine. Ernesto Rafael Guevara de la Serna naît à Rosario, en Argentine, dans une famille bourgeoise. Il est très vite atteint par des crises d'asthme, maladie qui le hantera toute sa vie. S'inquiétant de la santé de leur enfant, les parents du petit Ernesto ne vont jamais s'arrêter de déménager afin de s'installer dans une région aux conditions climatiques défavorables à l'asthme d'Ernesto. Très tôt, le jeune homme va se forger des opinions "extrémistes". Ses lectures marxistes l'ont beaucoup influencé. Il se fera remarquer plusieurs fois à l'école pour sa critique du régime péroniste en place. Il effectue un voyage à travers l'Amérique Latine sur une vieille moto en compagnie de son ami Alberto Granado (1922-2011) en 1951. Il n'y verra qu'injustice, pauvreté, inégalité. C'est lors de ce voyage que sa pensée marxiste se développe (1).

Guevara devient le 23 février 1961 ministre de l'Industrie, et s'attelle à transformer l'économie capitaliste agraire de Cuba en économie socialiste industrielle de type soviétique. Il est l'un des participants actifs aux nombreuses réformes économiques et sociales mises en place par le gouvernement. Le Che devient alors célèbre dans le monde pour ses attaques enflammées contre la politique étrangère des Etats-Unis en Afrique, en Asie (Guerre du Viêt-nam), mais surtout en Amérique latine, tandis qu'il développe avec Régis Debray (1940-…) la "théorie du foco", mettant l'accent sur la guérilla rurale (2). Pendant cette période, il définit la politique cubaine et sa propre opinion dans de nombreux discours, articles, lettres et essais. Dans La Guerre de guérilla (1961) (3), il promeut la réédition dans d'autres pays de la révolution cubaine, préconisant de commencer la rébellion par de petits groupes (foco) de guérillas rurales, sans avoir besoin de créer auparavant des organisations de masse (conformément, notamment, à la stratégie trotskyste, pour créer les conditions d'une révolution. Il pense en effet qu'un petit groupe d'hommes peut, en entamant la lute armée contre un gouvernement non élu, générer par lui-même un sentiment révolutionnaire dans la population, permettant ainsi de passer progressivement de la guérilla à la guerre révolutionnaire de masse. Cependant ce modèle de « révolution à la cubaine » en Bolivie, avec l’Armée de Libération Nationnale (ELN) et ailleurs sera un échec à cause, selon certains, de son manque de soutien populaire. Son essai Le Socialisme et l'homme à Cuba (1965) (4) avance le besoin d'un « homme nouveau » (hombre nuevo) en conjonction avec "l'État socialiste" « la transformation des rapports sociaux de production, ou de l'économie, doit être accompagnée d'une révolution personnelle et éthique ». L'apport de l'activité individuelle à la société, en plus de son activité rémunérée, se transforme en une valeur exemplaire, source de solidarité. Pour le Che, la société communiste idéale n'est pas possible sans que le peuple n'évolue en cet « homme nouveau ». L’État socialiste n'est selon lui qu'une première phase nécessaire destinée à être dépassée par une société d'égaux sans gouvernements ni États, ce qui est, sur ce point, tout à fait conforme avec la vision orthodoxe du marxisme sur la fin de l’histoire. Toute société qui fonctionne uniquement sur la récompense matérielle, que ce soit une économie socialiste soviétique ou capitaliste serait ainsi vouée à l'échec. En tant que ministre, Che Guevara s'emploie à démontrer par ses actes exemplaires ce que doit être cet « homme nouveau ». Il passe régulièrement ses week-ends et soirées au travail volontaire, que ce soit dans les usines de textiles, sur les ports ou à la récolte de la canne à sucre, afin de garder un contact direct entre le peuple et ses dirigeants.

Jean-Bernard Pouchous - 2011.

Bibliographie :

-1- Ernesto Che Guevara, Ramón Chao, Martine ThomasVoyage à motocyclette : Latinoamericana, éd. Mille et une Nuits, 2007.

-2- Régis Debray, La Guérilla du Che, éd. Points histoire, 2008.

-3- Ernesto Che Guevara, Janette Habel, Laurence Villaume, La Guerre de guérilla, éd. Flammarion, coll. Champs Essais, 2010.

-4- Ernesto Che Guevara, L'Homme et le socialisme à Cuba, éd. Cujas, 1966.

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