Mère fouettarde.
"Cuba si", "Cuba no", 2005, acrylique sur toile, 2 x (22 x 16 cm.)
« La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté. » Clausewitz (1780-1831).
Ni oui, ni non!
Cette peinture "Cuba si - Cuba no", est accompagnée de deux petits portraits de la mère fouettarde de l’île de Cuba. Nous voyons qu’elle est inquiète ! Il y a de quoi, Cuba est à l’origine d’événements qui cristallisèrent la guerre idéologique récurrente du XX e. siècle qui opposait Communisme et Capitalisme, Libéralisme et Socialisme (1).
En pleine guerre froide, cette crise opposait frontalement les Etats-Unis et l’Union soviétique, chacun arguant une idéologie radicalement incompatible l’une à l’autre. Depuis l’île de Cuba, des missiles nucléaires soviétiques étaient pointés sur le territoire des Etats-Unis, ce qui plaça le monde entier au bord de la guerre nucléaire (2).
En octobre 1962 "La crise de Cuba", comme on l’appelait alors, devint une limite à la coexistence pacifique. C’est d’ailleurs cette crise qui va prouver que cette coexistence pacifique ne suffit pas à garantir la paix. Celle-ci représente un tournant dans la guerre que se livrèrent les deux supers puissances mondiales dans le contrôle partisan du monde. Elle introduisit une sorte d’armistice et l’année suivante, ouvrit la voie à une série de mesures de contrôle de la menace nucléaire par l’installation d’un câble à travers l’atlantique appelé "téléphone rouge", par la ratification de traités prohibant la plupart des essais nucléaires, et par la non-dissémination internationale des armes de ce type.
Cuba fut longtemps soutenu par l’URSS qui lui accordait une aide de 4 à 6 milliards USD par an jusqu’en 1990, en échange de son alignement sur sa politique, par l’envoi de forces cubaines dans plusieurs pays d’Afrique et au soutien aux mouvements révolutionnaires d’Amérique latine.
« On commence comme cela, avec des petits privilèges, et ensuite on s’habitue et on justifie des privilèges de plus en plus grands, jusqu’à ce que le dirigeant se transforme en un assisté insensible aux besoins des autres » proclame le compagnon de route de Fidel Castro (1926-…) et de son frère Raúl Castro Ruz (1931-…), le guérilléro internationaliste cubain Ernesto Rafael Guevara de la Serna lors d’un discours sur la révolution nationaliste. Che Guevara dit "le Che" (3), est né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine, il participe à différents titres au gouvernement de Cuba et en 1965 après avoir dénoncé l’exploitation du tiers monde par les deux blocs de la guerre froide, il disparaît de la vie politique et quitte Cuba avec l’intention d’étendre la révolution d’abord au Congo-Léopoldville, sans succès, puis en Bolivie. Il est capturé puis exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera par les forces spéciales boliviennes du président René Barrientos Ortuño (1919-1969).
Le "Che" après le Christ est l’icône la plus représentée dans le monde contrairement aux personnages magnifiés dans les œuvres POP’ART d’Andy Warhol de son vrai nom Andrew Warhola (1928-1987) (4), qui ne sont que les images de ce qu’il a cru bon qu’elles fussent. Posters et tee-shirts identitaires de l’idole christique des peuples exploités du tiers monde internationaliste, contre l’objet industriel sacralisé du culte de la consommation de masse (avec brillo) des milliardaires exploiteurs mondialistes (sic aux morts)
L’effondrement politique de l’URSS en 1991, met fin à l’hégémonie soviétique (5), la disparition du "grand frère soviétique" a laissé Cuba sans soutient économique et plongé le pays dans une grave crise économique.
Le 14 novembre 2007, j’achète le Canard (6) et j’y lis un petit article intitulé "Moscou de bambou". Le PCF n’enverra pas un seul délégué aux célébrations du 90 e. anniversaire de la révolution d’Octobre organisées par l’ex-parti frère de Russie (Le Parisien, 10/11). Et, par la voix de ses dirigeants, invoque ce motif d’abstention: « On ne veut pas se retrouver dans un rassemblement contraire à notre conception du communisme. » "Conception" qui a pourtant prévalu à l’heure de la création du Parti, au congrès de Tours de décembre 1920, et qui a même survécu à l’abandon, par Georges Marchais (1920-1987) (7), près de soixante ans plus tard, de la « dictature du prolétariat. Angoissante question: si les anciens camarades de Moscou se réservent l’exclusivité de Vladimir Ilitch Lénine (1870-1924) et de la prise du palais d’Hiver et que, dans le même temps. Si le 23 eme président français Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa dit Nicolas Sarkozy grand libéral annexe le résistant communiste Guy Môquet (1924-1941) (8), que va-t-il rester au parti des travailleurs, autoproclamé à la Libération "parti des fusillés". On connaît la fameuse boutade d’un dirigeant socialiste français des années 50 : « Le Parti communiste n’est ni à droite ni à gauche, il est à l’Est ». Cinquante ans après, question tâtonnements idéologiques, il a surtout l’air définitivement "à l’Ouest".
Jean-Bernard Pouchous - 2009.
Bibliographie :
-1- Hernando Calvo Ospina, Cuba 50 ans de révolution, éd. Temps des cerises, 2009.
-2- André Fontaine, La guerre froide 1917-1991, éd. Seuil, coll. Points Histoire, 2006.
-3- Loïc Abrassart, Che Guevara : Itinéraire d’un révolutionnaire, éd. Milan, coll. Les Essentiels, 2007.
-4-Klaus Honnef, Andy Warhol: 1928-1987, éd. Taschen, coll. Kr-Ab, 2000.
-5- Ivan Leclere, L'hégémonie soviétique, éd. PUF, coll. Licence, 2008.
-6- Le Canard enchaîné, Article: Moscou de bambou, éd. Le Canard enchaîné – 91e. année, coll. N° 4542, 14 novembre, 2007.
-7- Thomas Hofnung, Georges Marchais : L'inconnu du parti communiste français, éd. L'Archipel, 2001.
-8- Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, L'affaire Guy Môquet : Enquête sur une mystification officielle, éd. Larousse, 2009.