FIGURE IN MOTION.
"D’après Mulbridge", 1976, acrylique sur carton, 4 x (50 x 65 cm.)
« Je pose ensuite un seul point, en un lieu où il soit visible à l'intérieur du rectangle. Comme ce point occupe pour moi le lieu même vers lequel se dirige le rayon central, de mon regard, je l'appelle le point central. » Léon-Battista AIberti (1).
Mulbridge.
L’étude intitulée "D’après Mulbridge"est peint d’après la planche 174 de THE HUMAN FIGURE IN MOTION. DOVER PUBLICATIONS, INC, NEW YORK. © 1955WOMAN LYING DOWN IN HAMMOCK.
Cette publication de 100.000 travaux photographiques sur la décomposition du mouvement par le photographe américain d’origine anglaise Eadweard Muybridge, (1830-1904) a énormément influencé les artistes depuis le XIX e. Siècle (2).
L’intérêt de cette étude et de s’appliqué à reproduire par planche la succession chronologique des clichés sur fond calibré, d’une action pour mesurer les changements visuels induit dans la morphologie du corps par le mouvement. Ce système de prise de vue systématique ainsi que ceux du physiologiste français Étienne-Jules Marey (1830-1904), (3) son célèbre "cat" ils ont permis de comprendre la décomposition du mouvement des pattes du cheval au galop, difficilement perceptible à l’oeil nu et inconnu jusqu’alors notamment des sculpteurs de statue équestre et les artistes animaliers en général. Ces clichés ont introduit l’étude des différentes formes de représentation figurative du mouvement et sont depuis devenues l’entrée en matière idéale pour une initiation aux relations qu’entretiennent image fixe et image en mouvement, entre autre: peinture/photo/cinéma, photo/cinéma/peinture, cinéma/peinture/photo. En effet si on colle ces images les unes derrières les autres et qu’on les regarde défiler à 12 images par seconde nous voyons le mouvement en temps réel des animaux et des personnages photographiés jadis, par un alignement d’appareils disposé par Mulbridge sur le trajet de ses modèles. Nous les suivons alors un court instant comme filmés par une caméra qui suivrait leurs actions dans le sens de leurs trajectoires comme sur un travelling latéral. La planche la plus connue est "La femme descendant un escabeau" (24 images), copié par Marey et qui aurait influencé la réalisation par Marcel Duchamps (1887-1968), de son "Nue descendant l’escalier" (4), Giacomo Balla (1871-1958) (5) et les futuristes italiens (6). D’autres images de Mulbridge sont très connues également comme le "cheval au gallot" (24 images), la "course du bison" (16 images) et celle de la chienne "Maggie".
Jean-Bernard Pouchous - 2008.
Bibliographie :
-1- Léon-Battista Alberti, trad. Danielle Saunier, éd. Allia, coll. Livres d'art, 2015.
-2- Paul Hill, Eadweard Muybridge, éd. Phaidon, coll. 55, 2001.
-3- Michel Frizot, Étienne-Jules Marey, éd. Nathan, coll. Delpire, 2001.
-4- Francis-M Naumann, traduction Denis-Armand Canal, Marcel Duchamps : L’art à l’ère de la reproduction mécanisée, éd. Hazan, 2004.
-5- Giovanni Lista, Balla futuriste, éd. L'Age d'Homme, 1990.
-6- Giovanni Lista, Le futurisme: Une avant-garde radicale, éd. Gallimard, coll. découvertes, 2008.