Repine (1844-1930).
"D'après Répine, Moussorgsky", 2010, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.
« Le bouton disparaît dans l'éclatement de la floraison » Hegel.
L’âme russe.
La peinture intitulée "D'après Répine, Moussorgsky", a été peinte d’après "Modeste Petrovitch Moussorgsky" (1881), huile sur toile (69 × 57 cm.), de Ilya Iefimovitch Repine (1844/1930), exposée à la Galerie Tratiakov, Moscou.
Répine peint quelques jours avant sa mort le portrait du compositeur Modeste Petrovitch Moussorgsky (1839-1881). En 1863, Moussorgski écrit "Salambô" opéra inachevé, du récit du "Siège de Carthage" par Gustave Flaubert (1821-1880) et en 1868 son grand opéra "Boris Godounov" (1). Suite à l'abolition du servage en Russie qui ruina sa famille, Moussorgski dut travailler en tant qu'employé administratif pour subvenir à ses besoins. Il avait alors trente ans et, confronté à l'insuccès que connurent ses œuvres et à une situation matérielle difficile, il crut trouver une consolation dans l’alcoolisme.
Repine (2) est un des principaux peintres et sculpteurs russes du mouvement artistique "Ambulants". Ses œuvres réalistes expriment souvent une critique cinglante de l'ordre social. En 1866, il part pour Saint-Pétersbourg où il étudie à l’Académie impériale des beaux-arts. Répine séjourne en Italie et à Paris, grâce à une bourse attribuée par l'Académie, de 1873 à 1876. Il représente des paysans, des poissonnières et des scènes de la vie marchande. Répine rejoint la Société des Expositions Artistiques Ambulantes en 1878. A partir de 1882, il vit à Saint-Pétersbourg mais fait de nombreux voyages à l'étranger. Inspiré par les portraits de Rembrandt (1605-1669) représentant des vieillards, il immortalise nombre de ses compatriotes les plus célèbres, tels que Léon Tolstoï (1828-1910), Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (1834-1907), Constantin Pétrovitch Pobiedonostsev (1827-1907), Modeste Petrovitch Moussorgski (1839-1881). En 1903, il est chargé par le gouvernement russe de réaliser son œuvre la plus grandiose, une toile de 400 x 877 cm. représentant la "Session protocolaire du Conseil d'État" pour marquer son centenaire le 7 mai 1901. Après la révolution de 1917, son lieu de résidence, les Pénates, à Kuokkala, situé au nord de Saint-Pétersbourg, est incorporé à la Finlande. Il est invité par Lénine (1870-1924) à revenir en Russie, mais il est trop vieux pour entreprendre le voyage. Il ne revient en Russie que sur les supplications du ministre de l'éducation de l'Union Soviétique en 1926. Il meurt à Kuokkala, en Finlande aujourd'hui russe : Repino, oblast de Leningrad en 1930.
Les peintures les plus célèbres de Repine sont "Ivan le terrible tue son fils" (1885), huile sur toile (199,5 x 254 cm.) conservé à la Tretyakov Gallery de Moscou ; "Les bateliers de la Volga" (1870-73), huile sur toile (131,5 x 281 cm.) et "Les Cosaques Zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie" (1880-91), huile sur toile (203 x 358 cm.) toutes deux conservées au Musée Russe de Saint-Pétersbourg. Pour des générations d'écoliers, "Les Bateliers de la Volga" a longtemps représenté le symbole de l'oppression tsariste. Répine a eu entre autres pour élèves Isaak Izrailevich Brodsky (1884-1939), Nikolaï Fechine, Elena Luksch-Makowsky, Valentin Aleksandrovitch Serov (1865-1911), Constantin Andreïevitch Somov (1869-1939), Marianne von Werefkin (1860-1938) et Alexej von Jawlensky (1864-1941).
Jean-Bernard Pouchous - 2010.
Bibliographie :
-1- Arthur Pougin, Essai historique sur la musique en Russie, éd. BookSurge Publishing, 2001.
-2- Grigori Sternine, Elena Kirillina, Ilya Répine, éd. Parkstone, coll. Best Of, 2011.