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Le "tord-nez".

"Danielle Darrieux", 1983, mine de plomb sur papier arche, 108 x 75 cm.

« En vamp libre » Art in progress.


Toile étoile.

Le dessin intitulé "Danielle Darrieux", fait partie de la série "Stars" avec bien d’autres dont je n’ai pas gardé de reproductions photographiques.

Danielle Darrieux (1917-…) (1) est la "Jeune première idéale"du cinéma français des années 30.

« Le succès, c’est un mystère, j’ai réussi peut-être parce que mon personnage n’était pas courant sur les écrans : je veux dire par là que je n’étais simplement qu’une jeune fille, alors que les autres gamines de quatorze ans jouaient déjà à la vamp. » Danielle Darrieux.

Pour ce qui est du langage visuel il en va d’un même sophisme, plus l’image est sophistiquée, plus elle fascine et subjugue son spectateur. La beauté du sophiste appartient à l’Imbéciles heureux. La contention est très utilisée dans l’élevage. Le "tord-nez" est un instrument formé d’une lanière en boucle fixée à l’extrémité d’un bâton, avec lequel on serre le nez des chevaux et des ânes pour les immobiliser. S’il est bien conçu et bien manié, il permet de libérer au niveau du cerveau des endorphines et des enképhalines qui ont une propriété analgésique.

L’abolition de l’esclavage en France date de 1848 (3) et en Europe le trafic d’êtres humains est interdit, mais le commerce de l’image de chacun de nous est simplement réglementé par le droit de propriété de l’image dès que la personne est identifiable. Personne n’interdit d’avoir une mauvaise image des autres et de soi-même. Nous pouvons nous détester librement au point d’exister par mimétisme, par procuration en dévorant de façon boulimique des images sophistiquées d’un autre que soi pour s’approprier ses apparentes propriétés. Moins le support de projection phantasmatique est incarné et plus il est médiatisé par l’imagerie, plus il est digeste et consommable comme idéal iconographique de beauté.

Pour que cette situation d’exploitation sensuelle et de domestication de l’image du corps, semble s’inverser dans la presse, notamment pour le corps féminin, il a fallut attendre un magazine comme Elle (1945) possédant une rédaction de journalistes femmes (4). Celles-ci décidèrent alors du choix des textes et des images et surtout de la photo de la "Une" pour accrocher leur public. Conséquence de la "révolution sexuelle" (5), les professions des médias se sont féminisés, et on voit désormais des décideuses, des directrices de publicité façonner cette image, parfaitement au fait de la psychologie masculine (et de son œil) sur le sujet. Pourtant le secteur n’est toujours pas au mieux concernant l’image de la femme, puisque même dans les city magazines dédiés à un lectorat ciblé féminin, on trouve une iconographie débridée: publicités porno chic, images choquantes par la dégradation qu’elles induisent, etc. Quand au magazine "Photo", évidemment constellés de "clichés" photographiques, on peut affirmer que « ce que ça montre à l’extérieur fait du bien à l’intérieur » du magazine surtout qu’en matière de nu il faut conserver les bonnes réactions : "déshabiller Paul pour habiller Jacques". Mieux vaut prévenir: "à lire d’une seule main".

Jean-Bernard Pouchous - 2007.

Bibliographie :

-1-Danielle Darrieux, Danielle Darrieux, éd. Ramsay, coll. Cinéma, 2003.

-2- Robert Alley, le Dernier tango à paris, éd. J’Ai Lu, 1975.

-3- Françoise Vergès, Mémoires de la traite négrière - de l’esclavage et de leurs abolitions : Rapport à Monsieur le Premier Ministre, éd. La Découverte, coll. Sur le vif, 2005.

-4- Colombe Pringle, Telles qu’Elle - cinquante ans d’histoire des femmes à travers le journal ELLE, éd. Grasset, 1995.

-5- Wihelm Reich, La révolution sexuelle, éd. 10 X 18, 1978.

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