AURATUS
"Grenouille Dendrobate", 2008, acrylique sur toile, 16 x 22 cm.
« Laisses tes rêves être plus grands que tes peurs et tes actions être plus fortes que tes paroles. » Annonyme.
Alcaloïdes.
La peinture intitulée "Grenouille dendrobate" représente une Dendrobates auratus, genre d'amphibiens de la famille des Dendrobatidae.
Cette espèce se rencontre de manière naturelle du niveau de la mer jusqu'à 1 000 m d'altitude dans le Sud du Nicaragua, au Costa Rica, au Panama et dans le bassin du río Atrato en Colombie.
Les mâles mesurent de 25,0 à 39,5 mm et les femelles de 27,0 à 42,0 mm. Dendrobates auratus a une espérance de vie de huit ans en captivité. Elle atteint sa maturité sexuelle à l'âge de 12-15 mois et pond une douzaine d'œufs.
Ces espèces sont très colorés, au contraire d'un camouflage, c'est un signal permettant d'être identifié par les prédateurs, qui connaissent leur goût affreux ou leur dangerosité et les évitent.
Les Anglo-Saxons regroupent les espèces de ces différents genres sous le nom de "poison frogs", ou "poison dart frogs". Ce nom populaire vient de la batrachotoxine, un alcaloïde qui, chez certaines espèces, est très dangereux, voire mortel, que ces petites grenouilles sécrètent sur leur peau ; certaines tribus indiennes l'utiliseraient pour enduire de poison la pointe de leurs fléchettes (dart).
En pratique, seules trois espèces d'un genre voisin Phyllobates, dont Phyllobates terribilis, sont réellement dangereuses. Les autres espèces provoquent simplement des réactions d'irritation, surtout si le poison qu'elles sécrètent entre en contact avec les muqueuses. Les Dendrobates ne méritent donc pas vraiment ce surnom de « poison dart frogs ».
La théorie ancienne et dominante (mais longtemps pas vraiment prouvée) voulait que leur poison soit d'origine exogène, c’est-à-dire produit hors de leur corps. Il viendrait d'insectes eux-mêmes toxiques, dont ils se nourrissent. Les Dendrobates (comme les autres Dendrobatidae) ont effectivement besoin de se procurer les alcaloïdes de base pour leur poison dans les insectes qu'elles chassent. Mais elles n'utilisent pas tous les alcaloïdes ainsi collectés tels quels. Une équipe de chercheurs américains, menée par John Cover, de l'aquarium national de Baltimore au Maryland aux États-Unis, a réussi à montrer chez des Dendrobates la présence d'une hydroxylase capable de transformer un alcaloïde donné en un composé cinq fois plus dangereux.
Un alcaloïde est une substance organique d'origine végétale, azotée et à caractère alcalin. La morphine a été le premier alcaloïde isolé dans l'opium (vers 1805). Puis on découvrit la strychnine (1818), la caféine (1819)... Les autres alcaloïdes plus connus sont : la colchicine, l'atropine, le curare, la théine, la cocaïne, la mescaline, l'acide lysergique, l'aconitine, etc.
Les alcaloïdes sont extraits de plantes qui appartiennent principalement à quatre familles botaniques : les papavéracées, les papilionacées, les renonculacées et les solanacées. Les plantes dont sont issus les alcaloïdes les plus utilisés sont la belladone (atropine), le pavot (morphine), la pervenche de Madagascar (vinblastine), etc.
Les alcaloïdes sont utilisés comme antalgiques majeurs (morphine), antipaludéen (quinine), pour combattre l'excès d'acide urique (colchicine), comme substance paralysante (curare, caféine), comme poisons (strychnine, nicotine), comme stupéfiants (cocaïne, mescaline), comme cholinergique (pilocarpine) ou comme anticancéreux (vinblastine, vincristine).
En Amérique du Sud, le crapaud est le symbole de l'eau et commande la pluie et en Amérique centrale, il faisait partie de cérémonies religieuses, peut-être en raison de son venin hallucinogène et toxique (1).
Jean-Bernard Pouchous.
Bibliographie :
-1-Christian Duverger, La Méso-Amérique. Art et anthropologie – L’art pré-hispanique du Mexique et de l’Amérique centrale, éd. Flammarion, coll. beaux Livres, 1999.