Lakotas.
"Indien", 1983, acrylique sur toile, 100 x 80 cm.
« Le silence était significatif pour le Lakota, et l’accord d’un moment de silence avant de parler était fait dans la pratique de la vraie politesse et tenait compte de la règle selon laquelle " la pensée vient avant la parole "… et au milieu de la douleur, la maladie, la mort ou le malheur de quelque nature que ce soit, le silence était la marque de respect… le strict respect de ce principe de bonne conduite a été la raison, sans doute, pour laquelle l’homme blanc l’a faussement qualifié de stoïque. On l’a jugé bête, stupide, indifférent et insensible. » Parole Lakotas.
Sauvages.
La peinture intitulée "Indien", a été peinte en 1983. Aussi peinte aussi vendue. Je n’ai pu en faire qu’une reproduction photographique, vite fait, en N&B. Elle représente un indien, ou plutôt un indien de cinéma dont l’image à été empruntée à un catalogue de photo de casting que j’avais trouvé au Puce de St. Ouen. C’était peut-être un vrai indien qui jouait dans les productions hollywoodiennes des années 70 ? Peut être le rôle caricatural du méchant "Sioux" des films de cow-boy ?Indien de série B, indien de pacotille ?
Les "Sioux" sont les plus connus des indiens à cause de leur victoire sur l’armée américaine à la bataille de "Little Bighorn" et nommée par les indiens la bataille de la "Greasy Grass" (25/26 juin 1876). Le 7e. de cavalerie commandé par le lieutenant-colonel George A. Custer (1839-1876) fut battu par une coalition de Cheyennes et de Sioux constituée à l’initiative du grand chef Sitting Bull (1831-1890). Ceux des Sioux qui m’intéresse le plus sont les "Lakotas" ; "Sioux" comme les : "Brûlés", "Oglalas", "Sans-Arcs", "Hunkpapas", "Miniconjous", "Sihasapas" et "Two Kettles". Les "Lakotas" vivent principalement dans le Dakota du Nord et du Sud (États-Unis) ainsi qu’au Canada. Chez les indiens d’Amérique du Nord, Les louanges, les flatteries, les manières exagérées, et les belles paroles ne faisaient pas partie de la politesse (1). Les manières exagérées étaient considérées comme de la mauvaise foi, et ceux qui parlaient constamment étaient considérés comme impolis et irréfléchis. La conversation ne commençait jamais tout de suite, ou précipitamment. Chez les "Lakotas", on enseignait aux enfants que la vraie politesse devait être définie par des actions plutôt que des mots. Ils n’étaient jamais autorisés à passer entre le feu et une personne âgée ou un visiteur, à parler alors que d’autres parlaient, ou à se moquer d’une personne infirme ou défigurée. Si un enfant essayait de le faire sans réfléchir, un parent le remettait immédiatement dans le droit chemin avec une voix calme. Les vastes plaines ouvertes, les belles collines qui ondulent et les ruisseaux qui serpentent n’étaient pas « sauvages » à leurs yeux. C’est seulement pour l’homme blanc que la nature était « sauvage », seulement pour lui que la terre était « infestée » d’animaux « sauvages » et de peuplades « sauvages ». Pour nous, la terre était douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère. Le sentiment de fraternité pour toutes les créatures de la terre, du ciel et de l’eau était un principe réel et actif. Les "Lakotas" éprouvaient pour le monde des animaux et des oiseaux un sentiment fraternel qui écartait tout danger ; en fait, certains d’entre eux étaient devenus si proches de leurs amis à plumes ou à poils qu’ils parlaient en véritables frères une langue commune. Cette conception de la vie et de les relations qu’elle induisait, consistait à humaniser et à donner au "Lakotas" un amour respectueux à tout ce qui les entourait. Elle remplissait leur être de joie face au mystère du vivant. Le respect pour toute la vie laissait une immense place pour toutes les choses existantes dans un système qui avait la même importance pour tous (2).
Jean-Bernard Pouchous - 2019.
Bibliographie :
-1- Royal-Brown Hassrick, Les Sioux : Vie et coutumes d'une société guerrière, éd. Albin Michel, coll. Terre indienne, 1993.
-2- Jean-Michel Wizenne, Chroniques de voyages en terre Lakota, éd. Independently published, 3019.