Alégories.
"D'après Holbein - Musicien", 2011, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.
« C’est la folie qui parle » Erasme.
La déesse de la Folie humaine.
La peinture intitulée "D'après Holbein - Musicien", a été peinte d’après "Portrait d’homme avec luth" (1515), tempera sur bois (43,5 x 43,5 cm.), de Hans Holbein le jeune (1497-1543), exposée Gemäldegalerie de Berlin, Allemagne.
On imagine Holbein écoutant du luth tout en illustrant de dessins à la plume les marges d'un exemplaire de "L’Eloge de la Folie" d’Erasme. Il s’agit d’une fiction burlesque et allégorique. Érasme y fait parler de la déesse de la Folie et lui prête une critique virulente des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante. Peu à peu la Folie prend la propre voix d’Érasme qui annonce le châtiment. L’essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens. Dans "L’Éloge de la Folie", la satire s’élargit et dépasse l’époque de son auteur pour atteindre la société humaine en général. Érasme a toute sa vie défendu une conception évangélique de la religion catholique (1).
Quand, au XVIII e. siècle, Horace Walpole (1717-1797) réhabilite le gothique, il donne le nom d'Holbein à l'une des salles de son château. Quand Dostoïevski, passant par la Suisse, veut voir "Le Christ mort" de Bâle, il en est si traumatisé qu'il déclare : « Ce tableau peut faire perdre la foi. » Une rétrospective consacrée à Holbein à Dresde, en 1871, introduit l'histoire de l'art comme discipline historique à part entière… L'étude de l'art se constituait alors en discipline historique fondée sur le recours aux archives et l'analyse critique des œuvres. Holbein fut l'un des premiers artistes à en bénéficier. Des centaines de tableaux, portraits conservés dans des collections anglaises et souvent postérieures à sa mort, furent alors retirés du catalogue de son œuvre peint. La date même de sa mort put enfin être établie, de même que celle, approximative, de sa naissance. À peu près toutes les connaissances précises que nous avons sur sa vie furent acquises à cette époque.
Jean-Bernard Pouchous - 2013.
Bibliographie :
-1- Erasme, G. Lejeal, Eloge de la folie, éd. Ultra Letters, 2013.