Torop - actrice
"D'après Charley Torop, Portrait d’une actrice", 2018, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.
« Beau vieux cou, rides se fondent dans les plis de la veste. Faudra un cadre blanc. » Charley Toorop.
L’âme a-t-elle un visage ?
La peinture intitulée " Charley Torop, Portrait d’une actrice ", a été peinte d’après " Portrait d’une actrice ", (1927), de Charley Torop (1891-1955), huile sur toile, (cm.), collection particulière.
Son père Jan Toorop (1858-1928) était peintre ; il est situé dans l’histoire de l’art, entre le symbolisme pictural et l'Art nouveau néerlandais. Son propre fils Edgar Fernhout (1912–1974) est également peintre. Son autre fils, John Fernhout (1913–1987), fut cinéaste a avait épousé la photographe Eva Besnyő (1910-2003).
Une famille d’artiste ( ?)
Son père né dans les Indes néerlandaises (Java) s’était convertit au catholicisme de retour en Hollande, mais Charley Torop a toujours vécu dans cette rigueur calviniste propre ce pays, qu’elle s’efforça de secouer.
Alors que dans cet entre-deux-guerres la France s’amusait avec le dadaisme et le surréalisme contre le conservatisme de l’empire républicain et s’efforçait de se libérer de l’angoisse de la Grande guerre, la Hollande qui n’y avait pas participé était écrasée sous le poids du sentiment traditionnel de responsabilité personnelle et d’une culpabilité collective liée au puritanisme protestant ambiant.
« (Je veux) donner à la vie sa forme pleine. Voir Dieu incarné, de quelque façon que ce soit, dans chaque élément de la matière. » Lettre à Albert Plasschaet (1866-1941), 15 mai 1926
Sa peinture fait d’emblée une large place aux portraits et autoportraits, où elle traite le plus souvent ses figures en très gros plan. Le regard fixe le spectateur. La facture plastique est puissante, structurée. Il s’agit de témoins, du temps, de l’étonnement d’être au monde. Ses autoportraits, dont certains sont saisissants, sont comme habités, hantés par une interrogation que l’on dirait existentielle, faute de trouver d’autre mot. La guerre va la marquer profondément et on croit lire, dans ses représentations toute l’angoisse d’alors (1).
Après-guerre, elle ne cessera de scruter la figure humaine et la sienne.
Jean-Bernard Pouchous.
Bibliographie :
-1-Fabrice Hergott, Gérard Audinet, catalogue Charley Torop - Musée d’art moderne de la Ville de Paris, exposition du 19/02 au 9/05/2010, Editeur : Paris Musées, 2010.