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George Grosz - Max Herrman


"D'après George Grosz - Max Herrman ", 2018, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.

« Mes nerfs ont lâché avant que j'aille cette fois-là au front et que je voie des cadavres putréfiés et des barbelés. Les nerfs, jusqu'à leurs plus petites fibres, un dégoût, une aversion — bon, morbide, si on veut — en tout cas une défaillance totale, même face à la plus puissante des contraintes légales » George Grosz.


Die Begegnung.

La peinture intitulée "D'après George Grosz, Max Herrman ", a été peinte d’après l’œuvre intitulée" Le poète Max Herrman-Neisse " peinte en 1927 par George Grosz (1893-1959), huile sur toile (59,4 x 74 cm.), conservée au MoMA, New-York.

George Grosz fait le portrait de Max Herrmann-Neisse (1886-1941) suite à la lecture de son recueil de nouvelles Die Begegnung (1) qui montre son intérêt pour la "Nouvelle Objectivité " et lui acquiert une certaine célébrité à Berlin. La Nouvelle Objectivité (2) embrasse toutes les disciplines ; c’est un mouvement artistique, actif entre 1918 et 1933 qui se développe en Allemagne à la suite de l'expressionnisme. Cette appellation est inventée en 1925, à l'occasion d'une exposition très médiatisée et qualifiée de post-expressionniste, qui s'est tenue à la Kunsthalle de Mannheim. Les principaux artistes exposants sont Max Beckmann (1884-1950), Otto Dix (18911969), George Grosz (3), Alexandre Kanoldt (1881-1939), Georg Schrimpf (1889-1938) et Niklaus Stoecklin (1896-1982)…

« Mon père serait bien sûr honoré de savoir que son œuvre est exposée en permanence au Moma depuis 50 ans, mais en même temps c'est injuste qu'il n'ait jamais touché un centime pour cela ». Son père George Grosz, a dessiné dans des revues satiriques allemandes avant de devenir un membre important des dadaïstes berlinois, et auteur de nombreux croquis s'attaquant à la dictature nazie et aux militaires. Classé par les nazis parmi les représentants de "l'art dégénéré" qu'ils abhorraient, il a fui l'Allemagne pour les Etats-Unis en 1932, un an avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Une grande partie de ses œuvres, qu'il avait confiée en Allemagne au galeriste juif Albert Flechthiem (1878-1937), a été dispersée quand ce dernier a du fuir devant la menace de l'Holocauste. En 1952, sept ans après la fin du régime nazi, l'artiste lui-même a été "incroyablement choqué" en tombant par hasard sur son portrait du poète Max Herrmann-Neisse au MoMa, raconte son fils qui vit à Philadelphie, aux Etats-Unis. « Nous avons des preuves que les œuvres ont été illégalement vendues après leur pillage par les nazis dans les années 1930 » AFP.

Jean-Bernard Pouchous - 2010.

Bibliographie.

- 1-Die Begegnung: Vier Erzählungen, Max Herrman-Neisse, Editeur : Boer, 2017.

-2-Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) - La peinture allemande des années 20, Sergiusz Michalski, Editeur : Taschen, 1994.

-3-Ecce Homo, George Grosz, Editeur : Rowohlt Taschenbuch, 2011.

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