Gustave Moreau - Fantastique
"D'après Gustave Moreau, Autoportrait ", 2018, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.
« C'est la langue de Dieu ! Un jour viendra où l'on comprendra l'éloquence de cet art muet ; c'est cette éloquence dont le caractère et la puissance sur l'esprit n'ont pu être défini, à laquelle j'ai donné tous mes soins, tous mes efforts : l'évocation de la pensée par la ligne, l'arabesque et les moyens plastiques, voilà mon but. » Gustave Moreau.
Fantastique.
La peinture intitulée " Gustave Moreau, Autoportrait ", a été peinte d’après " Gustave Moreau (1826-1898), Autoportrait " (1850), huile sur toile (41 x 32 cm.), conservée Musée Gustave Moreau - Paris.
Gustave Moreau a peint cet autoportrait à une époque où il faisait des copies au Musée du Louvre et reçoit quelques commandes de l'administration des Beaux-Arts. En 1846, Gustave Moreau avait été admis à l'Ecole royale des Beaux-Arts mais en 1849 il quitte l'Ecole après son deuxième échec au Prix de Rome. Moreau se lie d'amitié avec Théodore Chassériau (1819-1856), ancien élève d'Ingres et il loue un atelier voisin de celui-ci, avenue Frochot, près de la place Pigalle. L'influence de Chassériau sur Moreau est capitale. Il est admis pour la première fois au Salon officiel en 1852.
Il fait le voyage de l’Italie d'octobre 1857 à 1859. Il exécute des copies d'après les maîtres (Michel-Ange, Véronèse, Raphaël, Corrège, etc…). Après Rome, il se rend à Florence, Milan et Venise où il découvre Carpaccio. Il se lie d'amitié avec le jeune Edgar Degas (1834-1917).
Gustave Moreau rencontre Alexandrine Dureux (1836-1890) qu'il initie au dessin. Elle restera jusqu'à sa mort, sa " meilleure et unique amie ". A la mort d'Alexandrine, Moreau peint "Orphée sur la tombe d'Eurydice" en hommage à sa chère disparue.
En 1886, il expose à la galerie Goupil & Cie, 2 place de l'Opéra ; c'est la seule exposition personnelle du vivant de l'artiste. Un musée "Goupil - Conservatoire de l'image industrielle" est fondé en 1991, incorporé au Musée d'Aquitaine de Bordeaux, il est destiné à présenter les archives Adolphe Goupil (18061893), l'un des plus grand marchands d'art et éditeurs du XIXe siècle.
Gustave Moreau est élu à l'Académie des Beaux-Arts en 1888 et de 1892 à 1898, succède à Jules-Élie Delaunay (1828-1891), comme professeur à l'Ecole des Beaux-Arts. Il y a pour élèves Georges Rouault (1871-1958), Henri Matisse (1869-1954), Albert Marquet (1875-1947), Henri Charles Manguin (1874-1949), Edgar Maxence (1871-1954)… Le dimanche, il reçoit ses élèves dans sa maison, ainsi que quelques jeunes artistes comme Ary Renan (1857-1900), son premier biographe et George Desvallières (1861-1950).
En 1895, il achève le chef-d'œuvre de sa vieillesse, "Jupiter et Sémélé" (1889-1895) et fait transformer la maison familiale du 14 rue de La Rochefoucauld, 75009, pour qu'elle devienne le Musée Gustave Moreau après sa mort.
« La découverte du musée Gustave Moreau, quand j’avais seize ans, a conditionné pour toujours ma façon d’aimer. La beauté, l’amour, c’est là que j’en ai eu la révélation à travers quelques visages, quelques poses de femmes. Le “type” de ces femmes m’a probablement caché tous les autres : ç’a été l’envoûtement complet. Les mythes, ici réattisés comme nulle part ailleurs ont dû jouer. Cette femme qui, presque sans changer d’aspect, est tour à tour Salomé, Hélène, Dalila, la Chimère, Sémélé, s’impose comme leur incarnation indistincte. Elle tire d’eux son prestige et fixe ainsi ses traits dans l’éternel. […] Ce musée, rien pour moi ne procède plus à la fois du temple tel qu’il devrait être et du,“mauvais lieu” tel… qu’il pourrait être aussi. J’ai toujours rêvé d’y entrer la nuit par effraction, avec une lanterne. Surprendre ainsi la Fée au griffon dans l’ombre, capter les intersignes qui volettent des Prétendants à l’Apparition, à mi-distance de l’œil extérieur et de l’œil intérieur porté à l’incandescence. » 1912, André Breton (1)
Jean-Bernard Pouchous.
Bibliographie :
-1-André Breton, préface de Ragnar Von Holten, L'Art fantastique de Gustave Moreau, éditeur : Pauvert, 1960.
