DOMINIQUE INGRES - Madame Panchoucke
"D'après Ingres, Mme Panchoucke", 2010, acrylique sur toile, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« Assurément, un père de famille, qui a jeune femme et petits enfants, et qui se pique d'être prud'homme, peut accrocher chez lui toutes les déesses et bacchantes du Salon, toutes ces mythologiades incongrues. Il ne court d'autre risque que d'inspirer à sa famille, à son entourage et à ses visiteurs un détestable goût en matière d'art. Mais la pudeur et la décence n'y sont point intéressées. - Je sais bien pourquoi : c'est que toutes ces tristes images ne représentent point la femme ; ça n'a ni chair ni os, ni sang ni peau ; ça ne remue point et ne saurait remuer. » Théophile Thoré-Bürger (1807-1869), Salon de 1864.
Femme de…
La peinture intitulée "D'après Ingres, Mme Panchoucke", a été peinte d’après "Madame Panchoucke" (1811), huile sur toile (93 x 68 cm.), de Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), exposée au Musée du Louvre.
Ce portrait d’Ingres représente Cécile Bochet (1787/1865), sœur d’Edme Bochet (1873-1871) inspecteur de l'Enregistrement et des Domaines, également peint en ovale par Ingres (Louvre), et épouse d’Henri Panchoucke (1700 à 1899), vérificateur de l’Enregistrement et des Douanes. Un réalisme plus accessible apparaît dans les nombreux portraits commandés par les fonctionnaires impériaux avec lesquels il s'est lié : les Marcotte, les Bochet, les Panckouke et les Lauréal, dont Jean-Auguste-Dominique Ingres épousera en 1813 une cousine, Madeleine Chapelle (1782-1849), modiste à Guéret. Ingres réalisa 10 portraits de sa femme. Mais le plus célèbre tableau sur lequel elle apparaît est "Le Bain turc" (1862), huile sur toile (108 x 110 cm.), conservé au Musée du Louvre ; où Madeleine est l’odalisque aux bras levés qui s'étire au premier plan (1). En 1815, la chute de l'Empire prive l’artiste de cette clientèle de la haute bourgeoise impériale, mais Ingres, qui a travaillé pour Napoléon, pour les Murat, pour Lucien Bonaparte, n'est pas pressé de regagner Paris. Les admirables portraits à la mine de plomb évoquant si souvent les traits de ses amis : "Charles François Mallet" (1809 - Art Institute, Chicago) ; ou la "Famille Stamaty" (1818 - Louvre) deviennent sa principale ressource jusqu'à son départ pour Florence (1820), où l'attire la présence du sculpteur Lorenzo Bartolini (1777-1850).
Jean-Bernard Pouchous - 2010.
Bibliographie :
-1- Georges Vigne, Jean Auguste Dominique Ingres, Dessins d'Ingres : catalogue raisonné des dessins du Musée de Montauban, éd. Gallimard/RMN, coll. Livre d’Art, 1995.