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GIRODET - Citoyen Belley


"D'après Girodet - Citoyen Belley", 2010, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Je n’ai qu’un mot à vous dire : c’est le pavillon tricolore qui nous a appelé à la liberté. C’est sous ses auspices que nous avons recouvré cette liberté, notre patriotisme est le trésor de notre prospérité et tant qu’il restera dans nos veines une goutte de sang, je vous jure, au nom de mes frères, que ce pavillon flottera toujours sur nos rivages et dans nos montagnes. » Jean-Baptiste Belley, Discours prononcé le 11 février 1794 à Paris lors de la fête de l'abolition de l'esclavage.


Montagnard.

La peinture intitulée "D'après Girodet - Citoyen Belley", a été peinte d’après "Portrait de Jean-Baptiste Belley" (1797), huile sur toile (158 x 111 cm.), de Anne-Louis Girodet (1767-1824), exposée au musée national du château et de Trianon, Versailles.

Né dans une famille aisée, très vite orphelin, le petit Anne-Louis est adopté par le chirurgien militaire Trioson dont l’artiste ajoutera le nom au sien. Son tuteur eut soin de son éducation à Paris, et en 1782, Girodet-Trioson, qui ne se destine pas encore à la carrière de peintre, mais à celle d’architecte, débute sa formation à l’Académie des Beaux-arts. En 1785 il entre dans l’atelier de Jacques-Louis David (1748-1825). En 1787, il passe pour la première fois le Prix de Rome, mais il est disqualifié pour avoir sorti des croquis de l’enceinte de l’épreuve, ce qui est formellement interdit. Girodet le retente une deuxième fois en présentant "La Mort de Titus" (1788), huile sur toile (135 x 147 cm.), Musée des beaux-Arts d’Angers ; il obtient la seconde place et en devient finalement le lauréat en 1789 avec "Joseph, reconnu par ses frères" (1789), huile sur toile (113 x 144 cm.), Exposé à L’Ecole nationale supérieure des beaux-Arts de Paris.

« Vive libre ou mourir » Maximilien Robespierre (1758-1794)

Jean-Baptiste Belley dit Timbazé puis Mars (1), est un Révolutionnaire française, né selon ses propres dires, le 1er juillet 1746 ou 1747 sur l'île de Gorée (Sénégal). Il aurait été vendu à l'âge de deux ans à un négrier faisant voile vers Saint-Domingue. Selon l'historien haïtien Thomas Madiou (1814-1884) (2), à ses propres dires, il racheta sa liberté par son commerce. Belley est capitaine d'infanterie aux colonies au moment de la Révolution, quand la Convention nationale décida que les colonies éliraient des représentants car le décret du 4 avril 1792 donnait les droits civiques et politiques aux hommes de couleur, [ Belley fut élu député Montagnard. Il fut un des premiers députés noirs français, représentant alors le département du Nord de la colonie française de Saint-Domingue à la Convention nationale puis au Conseil des Cinq-Cents. En 1797, il est nommé chef de brigade puis commandant de la gendarmerie de saint-Domingue. Après le coup d'État du 18 brumaire mené par Napoléon Bonaparte en 1799, il est suspendu de ses fonctions et en 1802, placé en résidence surveillée à la forteresse Le Palais à Belle-Ile-en-Mer, rejoint par Toussaint Louverture (1743-1803) (3) grand dirigeant de la Révolution haïtienne. L’abolition de l’esclavage et les droits de l’homme sont remis en question par l’empire. Jean-Baptiste Belley est décédé le 18 thermidor an XIII (6 août 1805) à l'hôpital militaire. Son acte de décès indique « âgé d'environ cinquante ans et natif de Léogane (Saint Domingue) ». Son testament du 16 thermidor an XIII devant notaire impérial, désigne comme héritier son demi-frère Joseph Domingue, capitaine de gendarmerie à Rochefort. Ses biens s'élève alors à 1697,50 francs, aucune descendance n’est citée.

« Je veux ma voix brutale, je ne la veux pas belle, je ne la veux pas pure, je ne la veux pas de toutes dimensions. Je la veux de part en part déchirée, je ne veux qu’elle s’amuse car enfin, je parle de l’homme et de son refus, de la quotidienne pourriture de l’homme, de son épouvantable démission. » Frantz Fanon (1925-1961) (4).

Jean-Bernard Pouchous.

Bibliographie :

-1- Paul Butel, Histoire des Antilles françaises : XVII e.-XX e. siècle, éd. Librairie Académique Perrin, coll. Tempus, 2007.

-2- Thomas Madiou, Histoire D'Haiti, éd. Nabu Press, 2010.

-3- Toussaint Louverture, Lettres à la France (1794-1798), éd. Vie des hommes, 2011.

-4- Frantz Fanon, Lettre à un Français, Pour la révolution africaine, écrits politiques, éd. Maspero, 1964.

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