NOUNOURS

"Cath. Camping", 1992, acrylique sur toile, 100 x 81 cm.
« La sévérité bien ordonnée commence par soi-même. » Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, plus connue sous le nom de Madame de Staël - 1766-1817 - (1).
Doudou.
Mais qui est le nounours de Catherine?
Cette peinture intitulée "cath. camping" représente mon épouse Catherine, enfant. L’image est inspirée d’une photo tirée de son album de famille. Je ne connaissais pas Catherine alors, mais j’étais frappé par ce regard vif et intense qu’elle a su garder et dans lequel j’aime tant regarder. Elle a sept ans et en vacances avec son nounours et ses parents, c’est l’été, dans un camping, sur la côte Adriatique de l’Italie.
J’ai volontairement essayé de gardé le piqué des tirages photographiques de 1963 tout en montrant bien qu’il s’agit de peinture. Je me suis approché de ces couleurs chimiques photographiques des tirages industrielles sur papier glacé d’origine. Traitement si spécifique qui révèle des tons tout délavés dont la lumière du jour a su, le temps faisant, traverser le vernis brillant qui en recouvrait la surface. Le “nounours” me plait aussi, c’est une peluche, parfait objet transitionnel que l’on tripote et tète pour se rassurer, aussi appelé "doudou" en souvenir de cette "illusion d’omnipotence" liée au sein maternel (2).
« L’extraordinaire sensibilité de la peau des mains - et particulièrement de la pulpe des doigts - est prouvée, si besoin était, par les constatations suivantes : Elle est capable de détecter des pressions de 2 mg, contre 20 mg en moyenne dans les autres endroits du corps. Elle est capable de déceler un écart entre deux pointes de compas de 2 mm, contre 30 en moyenne dans les autres endroits. Elle contient jusqu’à 135 récepteurs sensitifs par cm 2, contre 5 à 50 ailleurs. La surface du cortex cérébral, qui correspond à la peau des mains, est plus grande que l’ensemble de celles qui correspond à toutes les autres parties du corps. Autrement dit : l’aire de projection corticale de la sensibilité cutanée de la main est aussi grande que la totalité des aires des autres segments du corps (bouche exceptée).Une main vaut les membres supérieurs, plus le tronc recto-verso, plus les membres inférieurs. Notons également que la bouche (lèvres, cavité buccale et langue), agent également important de la caresse, est aussi largement représentée dans le cortex cérébral : son aire de projection est comparable à celle de la main. » Gérard Leleu dans “Le Traité des caresses” (3).
Jean-Bernard Pouchous - 2008.
Bibliographie :
-1- De Luppe, Les idées littéraires de Mme de Staël et l’héritage des lumières, éd. Vrin, 2000.
-2- Mathilde Saïet, Jacques André, Femmes et doudou : L'objet de l'endormissement, éd. PUF, 2008.
-3- Gérard Leuleu, Le traité des caresses : Mieux connaître la géographie sensuelle de son corps, éd. J’ai lu, 2003.