top of page

20-SAUNA MASK


"Sauna maske", 2006, acrylique sur toile, 80 x 40 cm.

« Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées » René Magritte (1898-1967) (1).


A vif !

Dans cette peinture intitulée "Sauna maske", sont figurée un sachet de produit argileux pour masque de beauté et en haut à gauche, un encart dans lequel est figurée, une nageuse dans une eau bleu transparent provenant de la capture d’image d’un document apparu sur une page d’un site Internet sur le traitement numérique des images.

Mode d’emploi de "Sauna maske" : Anti stress - Sauna dilatant des pores - Masque Sauna terre rouge chaude – Sauna auto chauffant permettant une dilatation et un nettoyage des pores. Un nettoyage en profondeur grâce à la riche terre rouge et aux extraits de plantes. Vous ressentirez la chaleur qui aide à la dilatation des pores et permet le nettoyage des impuretés, de l’excès de gras sans dessécher le masque, permettant ainsi à votre peau de rester douce et assurant à vos pores un nettoyage en profondeur.

Un univers utile, n’est-il pas ?

Aujourd’hui on nous cache tout, on nous dit tout, on nous emballe. J’ai une passion pour le packaging, c’est à dire l’emballage et le conditionnement d’un produit industriel. Son apparence est toujours confiée à un professionnel, un designer. Il permet la reconnaissance du produit en le rendant plus visible et attrayant dans les lieux de distribution. Les supermarchés et les petits magasins sont pour moi de véritables petits musées, des lieux de culture et de découverte, de miraculeux cabinets de curiosités. L’objectif est généralement d’augmenter les ventes et la valeur de ce produit en lui attribuant des caractéristiques et/ou des valeurs.

Le packaging a une valeur de signalisation il doit arrêter le regard. Il est une référence : couleur, forme, format qui révèle le contenu. Il donne des informations : composition, mode d’emploi, limites de consommation, dangers. Il est utilitaire : ergonomie, stockage adéquat. Il s’attache à un positionnement. Le packaging d’un produit est toujours avec plus ou moins de succès, élaboré en fonction du type des consommateurs ciblés (2).

Au début des années cinquante, Pierre Dac (1893-1975) (3), en avance sur son temps, imagine un appareil, qui ne servant absolument à rien, peut également, par conséquent servir à tout. Il le baptise "Le Schmilblick" et en attribue la paternité aux "frères Jules et Raphaël Fauderche". Une dizaine d’années plus tard, il le perfectionnera en inventant "Le Biglotron". Mais ne vous emballez pas, ce ne sera jamais qu’un Schmilblick avec bidule. Les conditionneurs ont un truc pour vous mettre en boite, comme les grands télépathes tel "Mir et Miroska", qui étaient en leur temps, le couple star des numéros de music-hall de divination. Aussi Francis Blanche (1921-1974) (4) et Pierre Dac parodie cette illusion dans leur plus célèbre sketch : le "Sar Rabindranath Duval".

Comme il est difficile d’exister! Faisons de la publicité pour que chacun soit comme il serait bon qu’il fût. Mais qui va faire cette démarche promotionnelle? La recherche de l’identité est une véritable "quête du Graal", une recherche personnelle, faisant de l’être une mystérieuse coupe aux pouvoirs magiques. Ce calice sacré résulterait initialement d’une évolution du "chaudron du Dagda" celte, plein de sang bouillant qui servait à conserver la "lance vengeresse", "la lance de Lug", une arme capable de dévaster à elle seule des armées entières.

Dans cette construction de l’identité personnelle, l’imaginaire joue un rôle important puisque les normes et les comportements sont, pour une part, à construire sans devoir se référer à un modèle réel: c’est ainsi qu’étudiant la situation des femmes célibataires ou vivant seules en France (un phénomène récent et en augmentation), le sociologue Jean-Claude Kaufmann (1948-…), met en évidence chez elles le rôle de la figure imaginaire du "Prince charmant" (5), figure rêvée, idéalisée, enchantée, qui va, au gré des scénarios personnels, se métamorphoser en "petits princes", moins éclatants, moins brillants, à mi-chemin entre le rêve et la réalité, entre l’imaginaire et ses tentatives de concrétisation. Dans cet entre-deux, les relations pourront être diverses (désillusion, angoisse notamment devant le temps qui passe, regrets éventuels, simple rêverie compensatoire, etc.) mais la réalité sociale, loin de se réduire à des données objectives (selon notamment le principe ancien qui affirmait que nécessité fait loi), se construit également à partir de cet imaginaire irrépressible.

Le "Graal" existe, mais dans le vécu de l’initié c’est quelque chose de tellement particulier et effroyable qu’on ne peut l’exprimer. Dans le Livre des "Conquêtes d’Irlande" appelé "Lebor Gabala Erenn" (6), les "Tuatha Dé Danann" sont les gens de la déesse Dana, ils sont des dieux qui viennent de quatre îles mythiques ils apportent "cinq talismans" : la lance de Lug, l’épée de Nuada, le chaudron, la massue de Dagda et la Pierre de Fal. "Le Dagda" (dieu bon) est le dieu druide le plus important juste après Lug, dieu suprême qui comme la Grande Reine Morrigan (7) et comme le principe divin féminin connus sous le nom de Brigi, Brigantia, mère, épouse, soeur et fille des autres dieux, apparaît parfois sous la forme d’un corbeau (8). Le "Dagda" est l’époux de Morrigan, il est connu aussi sous le nom de Ruadh Rofessa "Rouge de la science idéale". Le "Graal" en tant que talisman antique apparaît la première fois sous une forme littéraire dans "Perceval ou le conte du Graal" de Chrétien de Troyes (XII e. s.) (9). Perceval le galois dans la "légende arthurienne" est un des "chevaliers de la Table ronde". Dans ce conte, lorsqu’il se rend au château du Roi pêcheur Méhaignié blessé et il voit le "Graal" (10).

Certes toutes ces histoires héroïques sont des trésors inestimables mais tout de même à la portée du premier chevalier venu, tandis que les trésors les plus juteux restent au fonds des mers et dans les entrailles de la terre, comme ceux des épaves de galion ou de tombaux de reine. Jusqu’à ce jour, le plus fabuleux trésor sous-marin avait été découvert en juillet 1985 par Mel Fisher (1922-1998), dans l’épave du "Nuestra Señora de Atocha" (11), coulé dans une tempête au large de la Floride en 1622. Sa valeur avait été estimée à environ 297 millions d’euros. La société Odyssey Marine Exploration vient de remonter d’une épave plus de 500.000 pièces d’argent pour un poids de 17 tonnes, ainsi qu’un grand nombre de pièces et objets en or qui ont été sortis d’un navire ayant sombré à l’époque coloniale. L’OME poursuit actuellement et secrètement l’exploration du navire, baptisée provisoirement "Cygne Noir" qui s’avère bien plus riche encore, puisque la valeur de la cargaison est estimée à plus de 371 millions d’euros.

Jean-Bernard Pouchous - 2008.

Bibliographie :

-1- René Magritte, Ecrits complets, éd. Flammarion, coll. Tout L’art, 2001.

-2- Jean-Jacques Uryoy, Sophie Sanchez, Packaging : Toutes les étapes du concept au consommateur, éd. Eyrolles, 2006.

-3- Pierre Dac, Drôle de guerre, éd. Omnibus, 2008.

-4- Claude Villers, Francis Blanche - le tonton flingué, éd. Denoël, coll. Grand Public, 2000.

-5- Jean-Claude Kaufmann, La femme seule et le prince charmant : Enquête sur la vie en solo, éd. Poct, 2004.

-6- R. A. Stewart Macalister, Lebor Gabala Erenn : Part V (Irish texts Sociéty), éd. Educational company of Ireland, 1956.

-7-E. O. James, Le Culte de la déesse-mère dans l’histoire des religions, éd. Le Mail, 1989.

-8- Christine Champougny-Oddoux, Femme et déesse tout simplement : Rencontre avec le féminin sacré, éd. Le Souffle d’or, coll. Chrisalide, 2008.

-9- Chrétien de Troyes, Oeuvres complètes, éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1994.

-10- Pascal Le Charpentier, Dernières révélations sur le Graal, éd. Exclusif, 2006.

-11- Robert Weller, The dreamweaver : The story of Mel Fisher and his quest for the treasure of the Spanish galleon Atocha, éd. Fletcher and Fletcher Pub, 1996.

L'AUTEUR
LIENS UTILES

80 X 40

ICONODULE

CRITIQUE

Par tags
Pas encore de mots-clés.
Nous suivre
  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
bottom of page