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DIEGO VELASQUEZ (1599-1660) - Vierge


"D'aprés Vélasquez - Vierge", 1992, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; et le nom de la vierge était Marie (...) Et l'ange lui dit: "Sois sans crainte Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très Haut" (...) Mais Marie dit à l'ange : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ?" L'ange lui répondit: "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très I huit te prendra sous ton ombre; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu" (...) Marie dit alors: 'le suis la servante du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole !" Et l'ange la quitta. » Luc évangéliste.


Juana.

La peinture intitulée "Da prés Vélasquez - Vierge", a été peinte d’après "La Vierge de l’Immaculée Conception" (1618), huile sur toile (134,6 x 101,6cm.), de Diego Vélasquez (1599-1660), exposée à la National Gallery de Londres.

Diego Rodríguez de Silva y Velázquez, peintre du Siècle d'or espagnol, a été successivement huissier de la Chambre, officier de la Garde-robe (conservateur des collections du Roi), surintendant des Travaux Royaux (surveillance des travaux d'architectures), intendant des travaux de la salle octogonale du Palais Royal, chargé d'accompagner et d'organiser les déplacements royaux.

De formation sévillane, Diego Vélasquez (1) se rend à Madrid, où réside la Cour, et devient dès 1623 le peintre attitré du souverain Philippe IV (1605-1665). « Le peintre des peintres » selon Edouard Manet (1832-1883) ou Pablo Picasso (1881-1973). Mettant en scène les humbles comme les rois, les bouffons comme les hommes d'Eglise, ne s'interdisant aucun genre, ni les tableaux d'histoire, ni les paysages, ni les nus féminins, Vélasquez incarne à lui seul toute la peinture espagnole.

"La Vierge de l’Immaculée Conception" de Vélasquez est l'une des premières œuvres de Vélasquez, elle était probablement le pendant de "Saint Jean l'Evangéliste à Fatums", qui se trouve aussi à la National Gallery. Les deux panneaux furent exécutés pour le Couvent des Carmélites de Séville. Vélasquez développa rapidement un style naturaliste intime et profond, caractérisé par de forts contrastes de luminosité, une virtuosité dans la technique du clair-obscur qui évoque la puissance du Caravage. Il n'y a aucune idéalisation dans cette représentation de la Vierge, bien qu'elle symbolise un concept théologique compliqué. Le traitement réaliste de la lumière contribue, à élever la conscience du mystère divin. L'influence du maître et beau-père de Vélasquez, Francisco Pacheco (1564-1644), est encore perceptible dans la composition et le dessin de "La Vierge de l’Immaculée Conception".

Le thème de "L'Immaculée Conception" considère la Vierge Marie comme exempte de la souillure du péché originel, de telle sorte qu'elle avait été pure toute sa vie. Cette thématique ne fait pas référence à la conception du Christ dans le sein de la Vierge mais à la conception de la Vierge dans le sein de Sainte Anne. La justesse de cette doctrine a été l'objet de discussions depuis le Moyen Age, mais les artistes commencèrent à la représenter assez régulièrement en Italie au XVI e. siècle. Dans les siècles qui suivirent, elle fut acceptée plus largement, bien qu'elle ne fût pas érigée en dogme avant le milieu du XIX e. siècle. Mais en Espagne, elle reçut l'autorisation papale en 1617 au moment où Vélasquez se préparait à peindre ce tableau.

« (...) il faut peindre, en effet, pour représenter ce mystère si pur, une Dame à la fleur de l'âge, de douze à treize ans, très belle, le regard beau et grave, le nez et la bouche dessinés parfaitement, les joues rosées, les cheveux très beaux et tombants, de couleur dorée; tout ceci, autant qu'il est possible à un pinceau humain. (...) Elle sera entourée de lumière dans un ovale de lumière ocre et blanche, qui enveloppe tout le corps, rejoignant insensiblement le ciel; elle sera couronnée d'étoiles; douze étoiles disposées en un cercle lumineux au milieu du resplendissement et centré sur le front sacré; (...) dessous les pieds, la lune; bien que la lune soit un globe solide, on prendra la licence de la peindre claire, transparente sous les pieds de la Vierge; la demi-lune sera plus claire dans sa partie supérieure, et aura les pointes vers le bas. » "El arte de la pintura" de Francisco Pacheco (2).

"La Vierge de l’Immaculée Conception" porte peut-être le visage de Juana que Diego Vélasquez avait épousé en 1618 ?

Jean-Bernard Pouchous - 2010.

Bibliographie :

-1- Fernando Checa, Rosa Navarro-Duran, Alice Boucher, Marc Phéline, Vélasquez : Tout l'oeuvre peint, éd. Ludion, coll. Les Classiques de l’art, 2008.

-2- Francisco Pacheco et Lauriane Fallay d'Est, L'art de la peinture, éd. Klincksieck, coll. L'esprit et les formes, 2010.

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