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LE CARAVAGE - Méduse (1695/96)


"D'après Le Caravage - Méduse", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Commence déjà à être l’ami de toi-même. Tu seras jamais seul. » Sénèque.


Gorgonéion.

La peinture intitulée "D'après Le Caravage - Méduse", a été peinte d’après "Méduse" (1695/96), huile sur toile montée sur bois (55 cm. de diamètre), du Caravage (1571-1610), exposée à la Galerie des Offices de Florence.

Le Caravage peignit quelques décapitations comme cette "Méduse", mais aussi un "David avec la tête de Goliath", huile sur toile, (125 x 101 cm.), (1606/07), conservé à la Galerie Borghèse de Rome, où David tient par les cheveux la tête de Goliath qu’il vient de décapiter (1). Caravage vécut comme il mourut, tragiquement. Suite à différents à un meurtre, il est condamné à l’exile. Alors qu’il est à malte, il destine son "David avec la tête de Goliath" à Scipione Borghèse, neveu du pape Paul V, qui ne tarde pas, à nommer pour cela Caravage « chevalier du Christ », chevalier de l'Ordre de Malte. L’Historien de l’art Roberto Longhi (1890-1970), soutient le "David avec la tête de Goliath", daté par Sybille Ebert-Schifferer de 1606/07, aurait été réalisé « comme une sorte d'appel désespéré en direction du cardinal Scipion Borghese afin qu'il intercède auprès du pape pour obtenir la grâce du fugitif ». En juillet 1610, il apprend que, grâce à l'entremise de ce même Scipion Borghese, le pape est enfin disposé à lui accorder sa grâce s'il demande son pardon. Voulant brusquer le destin, il quitte Naples, muni d'un sauf-conduit du cardinal Gonzague, pour se rapprocher de Rome. Il s'embarque alors sur une felouque qui fait la liaison avec Porto Ercole, frazione de Monte Argentario, une enclave alors espagnole du royaume de Naples. Il emporte avec lui plusieurs tableaux destinés au cardinal Borghese, dont la Méduse, qu'il tient à restaurer, et en laisse d'autres à Naples. Il fait escale à Palo Laziale, une petite baie naturelle du Latium au sud de Civitavecchia sur le territoire des États de l'Église qui héberge alors une garnison. Alors qu'il est à terre, il est arrêté et jeté en prison pendant deux jours. Cet épisode advient alors que le pape lui a déjà accordé sa grâce, que Caravage espère recevoir en allant à Rome. Mais il meurt en chemin. Il a 38 ans. Selon une version non officielle Caravage aurait été attaqué à Palo par des émissaires des chevaliers de Malte avec l'accord tacite de la Curie romaine.

Des représentations du Gorgonéion (tête de Gorgone) continuent à être peintes ou sculptées longtemps après leur invention originale en Grèce. Le Caravage peint "Méduse" comme la tête coupée de la Gorgone d'une façon proche du Gorgonéion grec antique, en en accentuant encore l'horreur. Homère parle des Gorgones dans l’Odyssée comme étant des monstres des Enfers. Selon Hésiode, il s'agissait des trois filles des divinités marines Phorcys et Céto : Sthéno (la puissante), Euryale (grand domaine) et la plus célèbre, Méduse, était mortelle, contrairement à ses deux sœurs qui ne connaissaient ni la mort ni la vieillesse. Persée, armé d'un bouclier, dont l'intérieur servait de miroir pour éviter d'être pétrifié par le regard du monstre, et d'une épée offerte par Hermès, put trancher la tête de Méduse. Du sang qui jaillit de son cou émergèrent Chrysaor et Pégase, tous deux conçus par Poséidon. Persée offrit la tête de Gorgone, le Gorgonéion, à Athéna. Elle en orna son bouclier, l'égide, qui conserva ce redoutable pouvoir.

Jean-Bernard Pouchous.

Bibliographie :

-1- Gilles Lambert, Caravage, éd. Taschen, 2000.

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