VERONESE - (1528 - 1588)
"D’après Véronèse- Alessandro Vittoria", 2011, acrylique sur toile, 35 x 22 cm.
« (…) nous savons déjà au moins une chose, c’est que l’homme est merveilleux, et que les hommes sont pitoyables. » René Barjavel (1).
Classicisant.
La peinture intitulée "D’après Véronèse - Alessandro Vittoria", été peinte d’après "Lucrèce" (1580), huile sur toile (110.5 x 81.9 cm.), de Véronèse (1528-1588), exposée au Metropolitan Museum de New York.
Le sculpteur Alessandro Vittoria est représenté à mi corps, buste de trois quarts et tête tournée vers le spectateur, derrière une table recouverte d’un tapis oriental. Deux sculptures sont placées sur la table : s'il tourne le dos à celle d'un torse antique, il enlace un modello en plâtre du saint Sébastien qu’il a réalisé. Vittoria était particulièrement fier de cette œuvre que Véronèse se plait à détailler : le contrapposto, la grâce du mouvement, la tension de la musculature intensifiée par le bras levé.
Alessandro Vittoria se forma d'abord dans sa ville natale, puis, à partir de 1543, dans l'atelier de l'architecte et sculpteur Jacopo Sansovino (1486-1570) à Venise. Il collabora avec celui-ci en 1550 aux sculptures de la Bibliothèque marcienne. Vers 1560, il travaille à des stucs pour la villa Barbaro à Maser, avec Palladio (1508-1580) et le Véronèse (1528-1588). À Venise, il exécuta en 1561-1562 les statues de marbre de saint Roch et de sain Sébastien pour l'autel de San Francesco della Vigna, puis le "Saint Jérôme" conservé à Santa Maria Gloriosa dei Frari, dans lequel on relève clairement l'influence de Michel-Ange. Il réalisa aussi les statues des "Quatre évangélistes" pour la basilique San Giorgio Maggiore, placées à l'intérieur de la porte d'entrée. De 1578 à 1579 il édifia le monument funéraire de l'évêque Bollani ; des fragments de cette œuvre sont conservés au musée municipal Vittoria de Santa Giulia (Brescia). Il est l'auteur en 1583 du bas-relief de l’"Annonciation" conservé au Art Institute of Chicago. Il est particulièrement connu pour ses portraits en buste classicisants, le plus souvent en terre cuite naturelle ou dorée, intégrés dans des monuments funéraires ou isolés. Le musée du Louvre en possède un.
Il mourut à Venise et repose dans l'église San Zaccaria, qui conserve son autoportrait sculpté.
Jean-Bernard Pouchous - 2011.
Bibliographie :
-1-René Barjavel, la Nuit des temps, éd. Pocket, 1988.