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TINTORET - Madone des étoiles


"D’après Le Tintoret - Madone des Etoiles", 1992, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Le regard de la Vierge, est le seul regard vraiment enfantin, le seul vrai regard d'enfant qui se soit jamais levé sur notre honte et notre malheur (...) Pour bien la prier, il faut sentir sur soi ce regard qui n'est pas tout à fait celui de l'indulgence - car l'indulgence ne va pas sans quelque expérience amère - mais de la tendre compassion, de la surprise douloureuse, d'on ne sait quel sentiment encore, inconcevable, inexpugnable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue » Bernanos, Journal d'un Curé de Campagne (1).

Paradis.

La peinture intitulée "D’après Le Tintoret - Madone des Etoiles", été peinte d’après "La Madone des Etoiles", huile sur toile (92,7 x 72,7 cm.), du Tintoret (1518-1594), exposée à la Collection Ralph et Mary Booth de la National Gallery of Art, Washington.

Le Tintoret, est un peintre italien de la renaissance, que l’on associe au courant maniériste de l’école vénitienne. Jacopo Robusti, dit Tintoretto, de son vrai nom Jacopo Comin est né à Venise et doit son surnom (le petit teinturier) à son père, Battista Robusti, qui travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien). Élève de Titien, il est réputé pour avoir dépassé son professeur dans la maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière, s’inscrivant ainsi parmi les grands du style vénitien. Avant d’être admis à participer à une œuvre nouvelle, tout élève apprend le métier en copiant le travail du maître. Le garçon est-il trop impatient d’affirmer sa personnalité ? Ou bien le patron a-t-il surpris quelques dessins de lui et l’a-t-il renvoyé de crainte que de pareils débuts ne révèlent un concurrent potentiel ? Toujours est-il que Jacopo ne reste que quelques mois chez Titien. Il s’intéresse aux courants maniéristes toscan, romain et émilien, diffusés à Venise par des artistes comme Jacopo Sansovino (1485-1570), Francesco Salviatio (1510-1563) et Andrea Schiavone (1510-1563). Il avait une grande admiration pour Michel-Ange (1475-1564) qui l’a influencé dans sa technique du dessin. Le Tintoret avait une passion pour les effets de lumière : il réalisait des statues de cire de ses modèles et expérimentait l’orientation des sources de lumière avant de les peindre. En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et sous un éclairage différent (2).

Les œuvres les plus connues de Tintoretto sont une série de peintures de scènes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie dans la Scuola Grande di San Rocco (3), dont il est nommé décorateur officiel en 1564. Dans ces œuvres de dimensions impressionnantes, le Tintoret réalise des compositions aux « espaces vertigineux et dynamiques » et aux « torsions exacerbées » où domine « un clair-obscur fantomatique et dramatique ».

Le Palais des doges, place Saint Marc à Venise est un musée magnifique avec des salles entièrement décorées par les plus grands peintres vivants de cette époque, dont Tintoret. On doit à ce dernier, avec l’assistance de son fils Domenico Tintoretto (1560-1635), l’immense toile du "Paradis" dans la salle du Grand Conseil (Maggiore Consiglio), passant pour être le plus grand tableau au monde avec ses 52 mètres de long (4).

Bravo!

Jean-Bernard Pouchous.

Bibliographie :

-1- Bernanos, Journal d'un Curé de Campagne, éd. pocket, coll. Classiques, 2002.

-2- Roland Krischel, Le Tintoret, éd. Könemann, coll. Maîtres de l’art italien, 2000.

-3- Giandomenico Romanelli, Tintoret - la Scuola grande di San Rocco, éd. Gallimard, 1995.

-4- Sylvie Béguin, Jean Habert, Lucia Marabini, Jacopo Tintoret, Le Paradis de Tintoret, éd. Cinq Continents, coll. Beaux Livres, 2006.

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