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UN BID !


"Peinture bidon", 1972, huile sur toile, 120 x 150 cm.

« Il est trois despotes la loi, l’usage, la nécessité. » Ménandre auteur comique grec de la fin du IVe. s. av J.-C. (1).


Du bidon.

Regardons maintenant la peinture intitulée "Peinture Bidon" et distinguons les ingrédients qui constituent cette œuvre. Elle est couverte de bitume mat noir pâteux, peint au doigt et rayé de deux traits de laque noire brillante. Sur ce fond est accroché un bidon d’essence portant l’image d’un personnage féminin (bleu, rouge, blanc). Ressemblant au logo d’un produit de grande consommation, cette marque détournée de son objectif premier de produit de la grande distribution de masse, représente une effigie féminine ouverte du sexe à la tête sur fond "Plus blanc, que blanc, tu meurs ! ". Le contenu du bidon s’est répandu dans le coin en haut à droite du tableau et formait une tache laiteuse dégoulinante sur laquelle sont gribouillés des traits jaunes et verts. Cette oeuvre intelligente fut un "bid" !

Pourtant pour nombre d’exégètes toute représentation peut sûrement pouvoir être reconnue comme une forme de traduction de la pensée par des relations de correspondance (concepts, images, règles, etc) et par des signes (ou des réseaux de signes) d’une réalité physique, voir conceptuelle.

La peinture et l’art en général sont un moyen utilisé par bien des artistes pour exprimer une vision particulière de la réalité. Elle illustre souvent par des symboles et des idées synthétiques une part de l’univers méta-sensible qui ne peut, directement, être exprimée par la conceptualisation scientifique. Ce peut donc être une réalité authentique revue et traduite par cet artiste. Biensur nous avons le nez dans la merde, ou tout au moins trop au-dessus de l’assiette pour se faire une idée de l’univers dans lequel est le monde qui contient le pays dans une région duquel il y a une ville où au croisement de deux rues, il y a le restaurant dans la salle à manger duquel nous sommes attablés avec d’autres mangeurs pour allons notre soupe. D’où l’intérêt d’une bonne éducation, qui vous pousse à vous tenir bien droit à table et de porter votre cuillère à la bouche. Mais une œuvre a souvent plus d’ambition que d’être le reflet d’une bonne éducation ou de s’appliquer à une simple représentation qui n’en est finalement que le point de départ.

Doit-on subir ce cauchemar? Pourquoi le plus grand nombre obéit-il aux ordres de quelques-uns? Si tous les gens qui paient l’impôt sur le revenu et toutes les entreprises qui collectent les impôts indirects cessaient du jour au lendemain de payer ou de collecter l’impôt, le Pouvoir ne pourrait plus être exercé, car il ne pourrait plus payer la fidélité du corps d’exécutants qui le soutient. Nous serions débarrassés de toutes les nuisances que cette "classe" de voleurs qui s’autoproclament et s’auto-reproduisent dans une hiérarchie qui leur est salutaire à satisfaire une auto-redistribution des plus hiérarchiquement et personnellement intéressées (2).

« Le roi se trompe, le peuple paie. » Quintus Horatius Flaccus dit Horace (-65 à -8) (3).

J’ai trouver dans un vieux livre de chansons jauni, aux pages toutes écornées, ce petit texte, qui à sa façon, illustre bien cette citation audacieuse du célèbre poète romain: « Ban des Sauvages. Les sauvages partent en expédition : se taper sur les jambes alternativement et avec ensemble. Ils montent une côte : taper plus lentement. Ils la descendent : plus vite. Ils passent le pont : se taper sur la poitrine avec ensemble. Ils aperçoivent un village : You, You, You. Les habitants du village qui ont peur : Aaaa, Aaaaaa… Les sauvages aiguisent leurs couteaux : se frotter les mains vigoureusement et en mesure. Puis s’arrêtent. Le chef des sauvages donne le signal : Rhâ ! Les sauvages courent vers le village. Massacre général : hurlements, cris. Les sauvages allument le feu pour faire cuire leurs victimes. Bruit de l’allumettes : crac, crac, crac. Le feu a pris : grrrrrrrrr… Le feu s’étend : grondement plus fort. Le feu brûle le village : grondement formidable. Cris de douleur des sauvages. Tout le monde : Ils sont fichus ! »

Jean-Bernard Pouchous - 2008.

Bibliographie :

-1- Alain Blanchard, La comédie de Ménandre, Politique, éthique, esthétique, éd. PU Paris-Sorbonne, coll. Hellenica, 2007.

-2- Victor Basch, L’Individualisme anarchiste, éd. L’Harmattan, coll. Archives Karéline, 2008.

-3- François Villeneuve, Odile Ricoux, Satires de Horace, éd. Belles lettres, coll. Classique en poche, 2002.

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