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PARMIGIANINO (1503-1540) - "Schiava Turca"


"D'après Parmigianino - Schiava Turca ", 2012, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Ce n'est pas le moindre charme d'une théorie que d'être réfutable ; elle séduit par là les esprits tant soit peu subtils. Il semble que la théorie cent fois réfutée du « libre arbitre » ne doive sa survivance qu'à ce charme-là ; on voit toujours à nouveau reparaître quelqu'un qui se sent de force à la réfuter encore. » (1).


Maniérisme.

La peinture intitulée "D'après Parmigianino - Schiava Turca, a été peinte d’après "La Schiava Turca - Portrait de femme" (1533), huile sur toile (67×53 cm.), de Parmigianino (1503-1540), exposée à la Pinacoteca Nazionale de parme

Le Portait de jeune fille appelée "Portrait de femme", de la pinacothèque de Parme fut appelé aussi "L’esclave turque" (Schiava turca) uniquement à cause du balzo, la résille qui retenait les cheveux donnant l’impression d’un turban oriental. C’est l’un des portraits les plus expressifs, et le plus connu, de l’artiste : la sensualité malicieuse du sujet est exaltée par le regard fixé vers l’observateur et par la science de la composition dans l’harmonie volontaire, tout en courbes, qui délimite le visage.

On a souvent qualifié le maniérisme comme « un art anti-albertien », en réaction à la perfection atteinte durant la Haute Renaissance dans la représentation du corps humain et dans la maîtrise de l'art de la perspective et des théories de Leon battista Alberti (1404-1472). Alberti était capable de se tenir debout pieds joints, et de sauter au-dessus de la tête d'un homme. « Nous sommes en présence d'un homme qui n'entre dans aucune catégorie. Leon Battista Alberti… est né à Venise après un exil florentin... et est tombé amoureux de l'art, de la musique, de la littérature et des cercles philosophiques. Florence répondit en l'acclamant comme un homme quasiment parfait. Il était très beau et fort ; excellait dans tous les exercices physiques ; pouvait, avec les pieds attachés, sauter au-dessus d'un homme debout […] s'amusait à apprivoiser des chevaux sauvages et à gravir des montagnes. Il était bon chanteur, éminent organiste, avait une charmante conversation, était un orateur éloquent, un homme d'une intelligence, alerte mais sobre, un gentilhomme de raffinement et de courtoisie... comme Léonard un demi-siècle plus tard, Alberti était un maître, ou au moins un praticien compétent, dans une douzaine de domaines - mathématique, mécanique, architecture, sculpture, peinture, musique, poésie, drame, philosophie, code civil et droit canon… » (2).

Certains artistes, autour de Giulio Romano (1492-1546) et des élèves d'Andrea del Sarto (1486-1531), ont ainsi cherché à rompre délibérément avec l'exactitude des proportions, l'harmonie des couleurs ou la réalité de l'espace, de manière à produire un nouvel effet émotionnel et artistique. Le maniérisme se caractérise aussi comme un art de répertoire, d’érudition plastique, où les artistes puisent chez Raphaël ou Michel-Ange des formules pour trouver une écriture originale et un vocabulaire formel propre. C’est le jeu artistique de l'emprunt, mais aussi un jeu de codes et de symboles aux règles parfois confuses. Il s'adresse ainsi aux lettrés de l'époque, cherchant une complicité savante en multipliant les allusions et les citations. La "Pietà" du Vatican de Michel-Ange est ainsi retravaillée dans la "Vierge au long cou" (1534/40) huile sur bois (216 x 132 cm.) de Parmigianino, conservée à la galerie des Offices de Florence.

Jean-Bernard Pouchous - 2012.

Bibliographie :

-1- Friedrich Wilhelm Nietzsche, trad. Geneviève Bianquis, Par-delà le bien et le mal, éd. UGE 10/18, 1996.

-2- Will Durant, The Renaissance, éd. Simon and Schuster, 1953.

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