Amberger - "Münster" (1552)
"D'après Amberger - Münster ", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« Plus tard, on verra Érasme accuser de paganisme le Moyen Âge chrétien. Quant à Luther, il ira jusqu'à dire que les philosophes du Moyen Âge ont livré les clés de la théologie à la morale païenne » Marie-Madeleine Davy (1).
La carte du monde.
La peinture intitulée "D'après Amberger - Münster", a été peinte d’après "Portrait du cosmographe Sebastian Münster", huile sur bois (54 x 42 cm.), de Christoph Amberger (1500-1563), exposée au Gemäldegalerie de Berlin.
Sebastian Münster (1488/1552) est un savant humaniste, érudit polyvalent : cartographe, historien, astronome, mathématicien et professeur d'hébreu. Né à Ingelheim sur le Rhin, il étudie l'art et la théologie à à l'université d’Heidelberg, de1503 à 1508, et à Tübingen. En 1512, il reçut l’ordination suite à son entrée dans l’ordre des Franciscains. Après sa rencontre avec Luther, il se convertit à la Réforme. De 1524 à 1527, il devient professeur à l'université d’Heidelberg. En 1528, il part enseigner la théologie et l'hébreu à l'université de Bâle. Il a travaillé à de nombreux ouvrages, dont son plus important, et qui constitue son chef-d'œuvre la "Cosmographia Universalis" est imprimée à Bâle pour la première fois en 1544, et qui est également appelé "Beschreibung aller Länder", premières descriptions du monde en langue allemande. La Cosmographia Universalis de Münster fut l'un des ouvrages les plus lus du XVI e. siècle et on peut vraisemblablement lui attribuer la seconde place en termes de popularité après la Bible. Ce succès fut en partie dû aux excellentes gravures sur bois, dont certaines de Hans Holbein le Jeune, Urs Graf, Hans Rudolph Manuel Deutsch ou encore David Kandel. On y retrouve de nombreuses illustrations des modes de vies de l'époque, de même que des vues des villes en doubles pages et de nombreuses cartes. Ces cartes couvraient de "nouvelles îles derrière l'Espagne jusqu'à l'Orient vers le pays des Indes" dont l'Amérique et le continent asiatique.
Jean-Bernard Pouchous - 2011.
Bibliographie :
-1- Marie-Madeleine Davy, Le désert intérieur, éd. Albin Michel, coll. Spiritualité vivante, 1985.
