Holbein - "Richard Southwell" (1536)
"D'après Holbein - Richard Southwell", 2011, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.
« Vos moutons si doux, si faciles à nourrir de peu de chose, mais qui, à ce qu'on m'a dit, commencent à être si gourmands et si indomptables qu'ils dévorent même les hommes. » Thomas More.
Danse macabre.
La peinture intitulée "D'après Holbein - Richard Southwell", a été peinte d’après "Portrait de Richard Southwell", tempera sur bois (47,5 x 38 cm.), de Hans Holbein le jeune (1497-1543), conservé à la galerie des Offices de Florence.
Sir Richard Southwell (1502-1564) était un Privy Councillor anglais. A l’époque de la commande du portrait Southwell était Sheriff de Norfolk et Suffolk deux county de la côte est de l’Angleterre.
Si l'on excepte l'anamorphose d'un crâne au premier plan du double Portrait des ambassadeurs, les œuvres d’Holbein n'offrent pas, comme les retables de Bosch ou certaines gravures de Dürer, de ces énigmes qui défient la sagacité des interprètes et fascinent le public.
Un dessin illustrant dans L'éloge de la folie l'expression de « porc du troupeau d'Épicure » montre un gras personnage portant d'une main une carafe à sa bouche et caressant de l'autre le sein d'une jeunesse. Un inconnu a écrit au-dessus le nom de l'artiste. Pendant longtemps, on se fonda sur cette inscription probablement tardive pour faire de lui un débauché. Son biographe Woltmann, qui écrivait vers 1860, repoussa l'argument avec une vertueuse indignation. Pourtant, il semble n'avoir pas entretenu, à Bâle, que des relations platoniques avec la dame qui lui servit de modèle pour les admirables figures de Vénus et l'amour, de Laïs corinthiaca – une illustre hétaïre grecque – et pour la Madone du tableau de Darmstadt. Certains l'en excusèrent en faisant valoir le caractère acariâtre de son épouse, qui aurait expliqué sa fuite en Angleterre. On s'appuyait pour cela sur l'étonnant portrait, d'un réalisme impitoyable, mais construit comme une "Madone" ou une "Sainte Anne avec la Vierge et l'Enfant", qu'il a laissé d'elle avec ses deux aînés. Holbein semble avoir eu plutôt souci de sa carrière que de sa famille, et s'il rechercha une clientèle riche, c'était apparemment moins pour subvenir aux besoins des siens que pour vivre à sa guise. Après sa mort, il ne laissait par testament que juste ce qui suffisait à payer ses dettes et à assurer une petite pension aux enfants illégitimes qu'il avait eus en Angleterre.
Certaines gravures de sa célèbre "Danse macabre" riches d'invention et de virtuosité, correspondent bien à ses convictions personnelles. La Mort, toujours agressive et jubilatoire, ne danse plus dans une longue farandole, mais intervient directement dans des scènes de la vie quotidienne. Si la Danse macabre de paris domine le Moyen-Âge tardif, l’œuvre de Holbein de vient la référence à partir de 1538. Celle-ci est une suite de 41 gravures sur bois, qui furent exécutées vers 1526 et publiées 12 ans plus tard à Bâle, dans un recueil intitulé "Les simulacres et historiées faces de la mort" (1).
Jean-Bernard Pouchous - 2013.
Bibliographie :
-1- Hans Holbein, introduction de Paul Ahnne, La Danse Macabre, éd. fac similé, Bernard Laville, Paris, 1970