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Holbein - "Erasme" (1515)


"D'après Holbein - Erasme", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« II n'est rien dans l'esprit qui d'abord n'ait été dans les sens » Maxime.


L'exigence morale.

La peinture intitulée "D'après Holbein - Erasme", a été peinte d’après "Desiderius Erasmus", huile sur bois (tilleul) (43 x 33 cm.), de Hans Holbein le jeune (1497-1543), exposée au Musée du Louvre.

L'humaniste récuse l'autorité. Mais il respecte la tradition. Il ne la respecte pas seulement, il la considère comme une réalité objective qu'il faut étudier et, si nécessaire, rétablir : « Nos vetera instauramus, nova non prodimus », dit Érasme.

Holbein représente le célèbre humaniste hollandais dans un intérieur, occupé à rédiger sur un pupitre son Commentaire de l'Évangile selon saint Marc, comme nous l'indique la comparaison avec un tableau très proche conservé à Bâle. La composition est très sobre, centrée sur le visage et les mains afin de refléter l'attention du modèle. La représentation de profil est une claire allusion aux effigies d'empereurs romains gravées sur les médailles antiques. Ainsi ce portrait, malgré le caractère intime de la représentation, revêt une allure très officielle. Ce tableau est un des portraits les plus connus d'Érasme de Rotterdam (1469-1536), le « Prince des humanistes » (1). Le savant, portant une barrette et chaudement vêtu, est occupé à écrire sur une feuille, probablement un parchemin. Le musée de Bâle conserve un autre portrait d'Érasme qui diffère du tableau du musée du Louvre par un fond neutre. Sur l'exemplaire bâlois, l'humaniste est en train d'écrire le début de son "Commentaire de l'Évangile selon saint Marc". Celui-ci fut rédigé en 1523 et publié l'année suivante par son ami l’imprimeur/éditeur Johann Froben (1460-1527). C'est sans doute par l'intermédiaire de ce dernier qu'Érasme rencontra le jeune Holbein à Bâle. Une comparaison des quelques jambages de lettres qui restent visibles sur le tableau du Louvre a permis de déterminer que le texte était identique à celui de Bâle. La composition est sobre afin de refléter l'attention du modèle qui se concentre exclusivement sur son activité littéraire. Holbein nous livre une véritable icône de ce grand lettré, dont la bouche légèrement pincée trahit l'exigence morale. Érasme, qui prêtait une grande attention à son image, dut apprécier ce tableau savant et calme, lui qui fut si déçu par son portrait sans concession gravé par Albrecht Dürer (1471-1528) en 1526 (2).

Jean-Bernard Pouchous - 2013.

Bibliographie :

-1- Jeannette Zwingenberger, Hans Holbein le Jeune, éd. Flammarion, coll. Grands peintres, 1999.

-2- Norbert Wolf, Hans Holbein le jeune : le Raphaël allemand, éd. Taschen, coll. Basic, 2004.

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