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Raphaël - Jules II (1443-1513)


"D'après Raphaël - Jules II", 2010, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Il (Raphaël) a fait un portrait du pape Jules si travaillé et si réaliste, que le portrait a causé à tous ceux qui l'ont vu des tremblements comme si cela avait été l'homme vivant lui-même. » Giorgio Vasari, Le Vite de piu eccellenti pittori, scultori e architettori.


Le prince des Sotz.

La peinture intitulée "D'après Raphaël - Jules II", a été peinte d’après "Le Pape Jules II" (1511–1512), une huile sur panneau de bois (108,25 x 80,7 cm.), de Raphaël (1483/1520), exposée à la National Gallery de Londres.

Selon le témoignage de Giorgio Vasari (1511-1574) le portrait "Le Pape Jules II" de Raphaël était exposé lors de certaines fêtes solennelles dans l'église romaine Santa Maria del Popolo. La barbe du pontife constitue un indice pour la datation de l'œuvre. En effet le pape qui s'était laissé pousser la barbe comme une marque de mortification pour avoir militairement perdu la ville de Bologne en 1511, se l'était rasée en mars 1512.

Jules II, surnommé par ses contemporains « Le terrible » montre ici, un côté plus humain avec un regard de vieillard résigné. Giuliano della Rovere, fils de Raffaello Della Rovere et de Teeodora Manerola, fut pape à Rome de 1503 à 1513 sous ce nom de Jules II. Il voulait faire de l'État pontifical une grande puissance, ce qui lui vaudra le surnom de Jules César II. Pour cela, il n’hésita pas à la fois à utiliser les armes spirituelles contre ses ennemis et à participer personnellement aux campagnes militaires. Il laissera l'image du pape soldat.

Sous son pontificat fut convoqué le cinquième concile du Latran, créé la Gardes suisses en 1505, et posé la première pierre de Saint-Pierre de Rome. La basilique commencée par l’architecte Bramante (1444/1514), sera achevé sous Léon X (1475/1521) pape de 1513 à 1521, second fils de Laurent le Magnifique (1449/1492). Jules II protègera surtout Michel-Ange (1475/1564), auquel il commanda les grandes fresques de la chapelle Sixtine. Son mausolée a été sculpté par Michel-Ange et comprend le célèbre marbre de Moïse. Il est situé dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens à Rome.

La nature belliqueuse du pontificat de Jules II était en contradiction avec l’humanisme naissant et fut un des déclencheurs de la Réforme.

Martin Luther (1483/1546) vint à Rome sous le pontificat de Jules II. Il fut spécialement choqué par le relâchement moral du clergé romain et par la pratique de la vente des indulgences, utilisées sans retenue pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre.

Érasme (1466/1469) écrivit contre Jules II une satire, "Iulius exclusus de caelis", peut-être inspirée de "Apocoloquintose".

Haï des Français, Jules II fut l'objet en France de représentations de plusieurs soties et moralités, dont les plus célèbres sont un "Traité des conciles et des schismes", de Jean Lemaire de Belges (1473/1524) qui prenait la défense de Louis XII (1462-1515) contre le pape et le "Jeu du Prince des Sots" (1512) (1) de Pierre Gringore (1475/1539). La plupart des ouvrages que cet auteur fit imprimer montrent au frontispice le portrait de "Mère Sotte", avec une robe de moine et un capuchon garni d’oreilles d’âne ; on lit autour : « Tout par Raison ; Raison partout ; Par tout Raison. »

"Le Cry du prince des Sotz" :

« Sotz lunatiques, sotz estourdis, sotz sages,

Sotz de villes, de chastcaulx, de villages,

Sotz rassotés, sotz niais, solz subtilz,

Sotz amoureux, sotz privez, sotz sauvages,

Sotz vieux, nouveaux et sotz de toutes âges,

Sotz barbares, estrangers et gentilz,

Sotz raisonnables, sotz pervers, sotz retifz ;

Vostre prince, sans nulles intervalles,

Le mardy gras, jouera ses jeux aux Halles. »

Jean-Bernard Pouchous - 2012.

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