Mabuse (1478-1532) - "Jean Carondelet"
"D’après Mabuse - Jean Carondelet", 2012, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. » Albert camus.
Donateur.
La peinture intitulée "D’après Mabuse - Jean Carondelet", a été peinte d’après "Diptyque de Jean Carondelet" (1517), huile sur panneau (42,5 x 27 cm.), de Jan Gossaert dit Mabuse (1478-1532), exposée au Musée du Louvre.
Jean Carondelet (1469-1544) fut chancelier de Flandre et de Bourgogne, conseiller de Charles Quint et archevêque de Palerme. Ecclésiastique et en tant que haut dignitaire du gouvernement des Pays-Bas, il accompagne en 1517 en Espagne le futur Charles Quint. Le diptyque peut-être peint à cette occasion comme une sorte d’ex-voto, avec une leçon de confiance en Dieu et en la Vierge et de lucidité face à la mort.
Formé à Malines, Jean Gossaert, surnommé Mabuse, séjourne à Rome, en 1508 et 1509, avec son protecteur Philippe de Bourgogne, bâtard de Philippe le Bon. Il y étudie et dessine les antiques et peut voir les créations de Michel-Ange et de Raphaël alors à son apogée. Ce séjour aura une grande importance dans sa peinture, qui dénote également des emprunts divers à Van Eyck et à Dürer. Il occupe alors une place prépondérante dans l'art des Pays -Bas où il introduit l'esprit, les formes et les thèmes de la Renaissance italienne. Avec lui commence dans les Flandres la mode de l'italianisme et du néo-antique. Il est l'un des premiers à peindre de grands nus (Adam et Eve) et des sujets mythologiques (Danaë). Il ne se détache toutefois pas de la tradition nordique et, de ce point de vue, son oeuvre riche en influences le place comme un artiste de transition. Sa production est caractérisée par un dessin nerveux et des formes spectaculaires et expressives.
Le diptyque du Louvre, oeuvre de dévotion privée, montre les talents du peintre aussi bien dans le domaine du portrait que dans celui de la nature morte. Le donateur est représenté à mi-corps, pensif, en position de prière. Vu de trois quarts, il se tourne vers le volet droit où, selon le même schéma, est peinte la Vierge tenant l'Enfant. Ce dernier se tourne vers le donateur alors que sa mère a le regard perdu en direction du spectateur. Les trois figures sont solidement implantées dans un espace neutre au fond noir. La lumière joue un rôle fondamental pour le rendu des volumes et des expressions, elle renvoie aussi bien à Van Eyck et à Dürer qu'à des peintres comme Ghirlandaio. Gossaert allie le faire méticuleux et réaliste flamand à une conception italienne de la figure monumentale construite en volume dans l'espace.
Le donateur, Jean Carondelet, est identifiable à ses armoiries et à ses initiales "I C" peintes au revers du volet qui le représente. Une inscription sur le cadre le désigne également en donnant son âge : "REPRESENTACION DE MESSIRE IEHAN CARONDELET HAULT DOYEN DE BESANCON EN AGE DE 48 A". Sur la base du cadre est inscrite la date de 1517.
Jean-Bernard Pouchous.