GIORGIONE (1477-1510) - Jeune homme
"D'après Giorgione - Jeune homme", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« Il étudia le dessin avec un vif plaisir, et fut favorisé en cet art par la nature; admirateur des beautés de la nature il ne voulait représenter dans ses oeuvres que ce qu'il pouvait peindre d'après nature. Il imita et reproduisit si bien la nature qu'on dit de lui non seulement qu'il avait surpassé en ce domaine Gentile et Giovanni Bellini, mais aussi qu'il rivalisait avec les peintres toscans, les créateurs de la manière moderne. » Giorgio Vasari, Vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes.
Atmosphère.
La peinture intitulée "D'après Giorgione - Jeune homme", a été peinte d’après "Portrait de Jeune Homme" (1508/10), huile sur toile (73 x 54 cm.), de Giorgione, (1477-1510), exposée au Magyar Szépmüvészeti Múzeum de Budapest.
Giorgio Barbarelli ou Zorzi da Vedelago ou da Castelfranco, dit Giorgione est unanimement considéré comme le premier grand peintre du Cinquecento italien.
« Fils naturel, à ce qu'on dit, d'une paysanne et d'un patricien de la famille Barbarelli, il fut élevé au milieu des paysages les plus riches et les plus majestueux, près de la cour élégante et épicurienne de Catarina Cornaro, la reine de Chypre détrônée. Parvenu à l'âge d'homme, il entra dans l'atelier de Giovanni Bellini, où il eut pour condisciple Titien, dont il devait ensuite devenir le second maître. À Venise il fut célèbre, non seulement par son génie précoce, mais par sa beauté, sa force, sa distinction et son élégance, qui lui valurent ce surnom de Giorgione, le beau Giorgio. » Émile Bertaux, La grande encyclopédie
Élève de Bellini (1430-1516), condisciple et maître du Titien (1488-1576) dont l'oeuvre prolonge la sienne, il est l'auteur d'une oeuvre aussi rare qu'énigmatique. Vasari le classe au rang des « créateurs de l'art moderne » en compagnie de Léonard de Vinci (1452-1519), auquel on le peut le comparer, non seulement par l'usage précurseur qu'il fit du glacis pour conférer à ses toiles leur qualité « atmosphérique », mais aussi par cet univers empreint d'une rêverie philosophique qu'il expose dans des tableaux comme "La Tempête" de la galleria dell’Accademia de Venise ou les "Trois Philosophes"(1504/05), huile, (123,5 × 144,5 cm.), du Kunsthistorisches Museum de Vienne.
Frappé en pleine gloire par la peste qui ravage Venise, Gorgione, revient mourir dans son village natal de Vedelago près de Castelfranco Veneto. A son élève préféré, il adresse une longue lettre où il dit tout de sa vie et de son art. Une enfance solitaire, dans la ferme de ses parents ; l'entrée dans l'atelier vénitien de Bellini ; les années d'initiation aux techniques picturales, mais aussi à la musique, aux livres, à l'amour... Et puis c'est l'envol, la création de son propre atelier, l'entrée dans la vie mondaine… (1).
Jean-Bernard Pouchous - 2011.
Bibliographie :
-1- Claude Chevreuil, Les mémoires de Giorgione, éd. Le Livre de poche, 2000.