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ECOSYSTEME


"Abeille", 1982, Crayolla sur papier marouflé sur toile, 35 x 27 cm.

« Fais de nous ces derniers hommes ! Et garde pour toi ton surhumain ! » Nietzsche (1).


L'état de nature.

Ainsi la foule a ri de Zarathoustra quand il a parlé du Surhomme, elle lui réclame le dernier homme en entendant un dernier discours. Selon Nietzsche le dernier homme (der letzte Mensch) est l'une des figures du "désastre nihiliste" qui menace la culture occidentale (1), un monde, une existence humaine qui deviendraient dénués de toute signification, tout but, toute vérité compréhensible ou toutes valeurs

Qu’on le veuille ou non, sous une forme ou une autre, c’est dans cette terre, cet humus, que nous reposerons tous, un jour et pour toujours. Que la dormance se lève et c’est la germination, l’éveil vers la lumière et la chaleur. Voilà un mystère dont profite l’homme. Le germe va croître et donner une pousse délicate ou un arbre immense, dont les racines, les feuilles, les fleurs, les graines, les fruits, etc., seront mangés, digérés, rejetés, déféqués par les vivants.

« Mieux vaut le dire qu’en manger » comme dit le dicton campagnard.

Les terrains sont mis en jachère par les agriculteurs pour préparer les terres arables par plusieurs labours afin d’ensevelir la fumure, détruire les adventices et accélérer la décomposition organique, ou ils sont laissés en friche et en prairie pour que les animaux puissent y pâturer. L’homme exploite la terre par ses cultures mais aussi la forêt par sylviculture, la mer, les lacs et les rivières par l’aquaculture, la pêche et l’animal dit de ferme pour l’élevage, dit sauvage pour la chasse. Nous ne mangeons pas tout, l’agriculture permet l’exploitation de matières premières que nous utilisons aussi pour nous chausser, nous vêtir, pour réaliser toutes sortes d’objets, des matériaux et produits divers. Les hommes aménagent leurs écosystèmes pour satisfaire ses besoins alimentaires et sociaux.

Le dessin intitulé "Abeille" est un hommage à cet écosystème, où ces insectes aident à la pollinisation (3). Chacun son lot, dans ce sens je suis antispéciste, c'est-à-dire que je ne pratique pas l'exploitation et la maltraitance des individus d'autres espèces animales. L’agriculture désigne donc l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des terres, et, d’une manière générale, l’ensemble des travaux de conservation et de transformation du milieu naturel permettant de cultiver et prélever des végétaux et des animaux utiles à l’être humain. L’agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l’agriculture (4). Mon père était agronome, il a fait mon éducation comme on cultive une plante ou élève un animal et je suis devenu artiste. Mais un artiste pour qui nature et culture restent étroitement liées. Il m’enseigna que la nature de quelqu’un est innée, mais que sa culture doit être acquise par l’étude. Entendez par là "culture d’un individu", aussi appelée "culture générale", comme l’ensemble des connaissances qu’un individu a sur le monde, tandis que pour la nature on parle surtout d’ "état de nature", conception vivement critiquée par le philosophe savoisien Joseph de Maistre (1753-1821) dans "Contre Rousseau : De l'état de nature" (5).

Jean-Bernard Pouchous - 2009.

Bibliographie :

-1- Friedrich Wilhelm Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, éd. Max Milo, 2009.

-2 - Jürgen Tautz, Helga Heilman, trad. Yves Elie, L’étonnante abeille, éd. De Boeck, coll. Biologie, 2009.

-3- Thierry Doré, Marianne Le Bail, Philippe Martin, Bertrand Ney, L'agronomie aujourd'hui, éd. Quae, coll. Synthèses, 2006.

-4- Peter Singer, La libération animale, éd. Grasset, 1993.

-5- Joseph de Maistre, Yannis Constantinidès, Contre Rousseau : De l'état de nature, éd. Mille et une Nuits, La petite collection, 2008.

L'AUTEUR
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