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LEONARD DE VINCI - La Joconde


"D'après Vinci - Joconde", 2010, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

Le sourire de la Joconde, «si agréable», rendait la peinture de Léonard « plutôt œuvre divine qu'humaine ». Vasari.


Sfumato.

La peinture intitulée "D'après Vinci - Joconde", a été peinte d’après "La Joconde" (1503/1506), huile sur bois (77 x 53 cm.), de Léonard De Vinci (1452/1519), exposée au Musée du Louvre.

Portrait le plus célèbre de l'histoire de la peinture, la Joconde donne à voir un être réel saisi dans une expression fugitive, une harmonie inédite mystérieuse se dégage du sourire et du regard, s'adressant au spectateur quelque soit son point de vue. Lisa Gherardini (1479-v.1551) est née à Florence de Antonmaria di Noldo Gherardini et de Lucrezia del Caccia. La famille Gherardini s’établit près de la Basilique Santa Croce, où ils vivent près de Ser Piero da Vinci, le père de Léonard De Vinci. Lisa se marie à l’âge de 15 ans avec Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo (v.1459-1539), un marchand d'étoffes florentin. En 1503, le couple habite dans une maison de la Via della Stufa. Il semble que c’est cette année là que Francesco del Giocondo passa commande à Léonard de Vinci du tableau devant représenter Lisa del Giocondo. Celui-ci ne livra jamais le tableau et le conserva toute sa vie, gardant pour lui cette Joconde, dont le sourire marque l'instant fugace de la grâce et de la beauté, signe par excellence de l'éphémère, rendu pour la première fois dans un portrait. L’œuvre le suivra jusqu’en France où elle acquise par François 1er. pour Fontainebleau, bien avant d’être remise au Louvre en 1798 (1).

« C'est au Romantisme qu'il revient d'orchestrer cette vénération de l'œuvre. Beckford, Griffith, Swinburne contribuent à créer le mythe d'un Léonard peintre de figures énigmatiques. Walter Pater l'articule au mythe de la femme fatale, fait du tableau une fiction poétique, une fable symbolique, onirique. Ce n'est plus de la peinture, c'est de la littérature! » André Chastel (2).

C'est Léonard de Vinci qui franchit l’étape décisive des renouvellements successifs qui emportèrent la renaissance italienne, en abolissant l'équilibre entre la ligne et la couleur au profit de la modulation chromatique des pourtours. La mutation de l'image du monde par les sciences naturelles et les grandes découvertes, les tensions religieuses et politiques ainsi que les troubles sociaux se reflètent dans les arts. Le réel et l'idéal, le profane et le sacré, le mouvement et le repos, l'espace et la surface, la ligne et la couleur se réconcilient dans une harmonie renaissante (3).

Le 22 août 1911, le peintre Louis Béroud (1852-1930) se rend au Louvre pour y faire un croquis de sa prochaine toile "Mona Lisa au Louvre" (1911), mais à la place de "La Joconde" se trouve un grand vide. Béroud contacte les gardiens, qui indiquent que l'œuvre doit être à l'atelier photographique de la maison Braun. Quelques heures plus tard, Béroud s'enquiert à nouveau auprès des surveillants et on lui apprend que "Mona Lisa" n'est pas chez les photographes. Le tableau a bel et bien été volé le 21 août 1911. Le criminologue Alphonse Bertillon (1853-1914) découvre une empreinte de pouce sur la vitre abandonnée, il décide de relever les empreints digitales des 257 personnes travaillant au Louvre. L'analyse des dactylogrammes ne donne aucun résultat, ce qui entraîne la démission du directeur du Louvre Théophile Homolle (1848-1925). Le juge d'instruction Joseph Marie Drioux (1858-1927), que la presse surnomme ironiquement « le mari de la Joconde », emprisonne plusieurs jours le poète Guillaume Apollinaire (1880-1918), celui qui avait un jour crié qu'il fallait « brûler le Louvre », pour complicité de recel de malfaiteur. Le vol est revendiqué par plusieurs mythomanes, dont l'écrivain italien Gabriele D’Annunzio (1863-1938) qui avait composé en 1898 une tragédie intitulée "La Joconde" en la dédiant à Eleonora Duse (1858-1924) "aux belles mains", une comédienne italienne, considérée comme l'une des plus grandes actrices de son temps. La Société des amis du Louvre offre une récompense de vingt-cinq mille francs, par ailleurs un anonyme propose de doubler cette somme. La revue L’Illustration promet cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal.

Le voleur était l’Italien Vincenzo Peruggia (18881-1925), un vitrier qui avait participé aux travaux de mise sous verre des tableaux les plus importants du musée. Il conserve le tableau pendant deux ans dans sa chambre à Paris, il était caché dans le double fond d'une valise de bois blanc, sous son lit. De retour en Italie, il propose de le revendre le 10 décembre 1913 à un antiquaire florentin, Alfredo Geri, qui avait passé une petite annonce pour acheter des œuvres d'art et qui prévient la police. Peruggia est arrêté dans la chambre de son hôtel (rebaptisé par la suite hôtel Gioconda), la presse italienne saluant son patriotisme avec véhémence il n’est condamné qu’à 18 mois de prison. Le 4 janvier 1914, après des expositions à Florence et à Rome, "La Joconde" revient solennellement au Louvre, où elle est désormais placée sous haute surveillance.

Jean-Bernard Pouchous - 2010.

Bibliographie :

-1- Jean Diwo, Au temps où la Joconde parlait, éd. 84, coll. Roman, 2000.

-2-André Chastel, L'Illustre incomprise, éd. Gallimard, 1988

-3- Daniel Arasse, Léonard de Vinci, éd. Hazan, 2002.

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