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GHIRLANDAIO - Vieil homme


"D’après Ghirlandaio - Vieil homme", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Je ne t'ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définisses toi-même. Je t'ai placé au milieu du monde, afin que tu puisses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que de toi-même, librement, à la façon d'un bon peintre ou d'un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme. » Pico della Mirandole, traduction de Marguerite Yourcenar dans L'Œuvre au Noir (1).


Oratio.

La peinture intitulée "D’après Ghirlandaio - Vieil homme", a été peinte d’après " Vieil homme et enfant" (1488), tempera sur bois (62 x 46 cm.), de Domenico Ghirlandaio (1449-1494), exposé au Musée du Louvre.

Il peint vers 1490, son Portrait d'un vieillard et d'un jeune garçon , connu pour son illustration, incroyable de réalisme, d'un rhinophyma, malformation du nez due à une réaction inflammatoire chronique, en réponse à l'introduction d'un corps étranger ou d'un organisme étranger (parasite, microbe) dans l'organisme.

Giovanni Pico della Mirandole (1463-1494) est contemporain du réalisme de Guirlandaio. Lorsqu'il écrit l'"Oracle de hominis dignitate", qui aurait dû introduire ses Neuf cents thèses philosophiques, théologiques et cabalistiques, il a vingt-quatre ans. Bien conscient du fait que « ses façons ne répondent ni à son âge, ni à son rang », le jeune philosophe propose à ses aînés une philosophie ouverte, accueillant tout ce qui, depuis les Mystères antiques jusqu'aux religions révélées, émane de ce que l'on pourrait appeler la « volonté de vérité ». L'homme est au centre de cette philosophie, en ce que le divin a déposé en lui cette volonté dont il use à sa guise, le créant « créateur de lui-même ». Et cette puissance du vouloir, cette volonté de « se connaître soi-même », Pico la retrouve chez les Sages grecs et orientaux, mais aussi dans la cabale juive, la pensée arabe, la scolastique et les auteurs chrétiens. Son traducteur Yves Hersant se demande s’il s’agit d'un œcuménisme sans discernement ou plutôt de la fusion en l'homme de cette intelligence, dévoilée dans le contact entre les différentes sagesses connues de son temps. L'Oratio reste inédite ; les thèses sont publiées en 1486, mais l'Église ne voudra pas entendre. Pico devra s'exiler en France avant d'être fait prisonnier et incarcéré au donjon de Vincennes en 1487. Dans sa ferveur juvénile, les propos du jeune humaniste reste intact, l'homme est digne, vagabond de la vérité et nous offre à lire « l'un des plus sincères monuments de la philosophie morale de la Renaissance italienne » (2).

Jean-Bernard Pouchous - 2011.

Bibliographie :

-1- Marguerite Yourcenar, L'Œuvre au Noir, éd. gallimard, Coll. Folio, 1976.

-2- Giovanni Pico della Mirandole, trad. Yves Hersant, De la digité de l’homme, éd. L’Eclat, coll. Philosophie imaginaire, 1993.

L'AUTEUR
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80 X 40

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