LE PERUGIN (1448-1523) - Autoportrait
"D'après Le Pérugin - Autoportrait", 2010, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« Pourquoi moi ? Pourquoi naître maintenant quand personne ne m'attendait ? Que me veut-on ? Que faire de ma vie quand je suis seul à la décider ? Serai-je jamais comme les autres ? Pourquoi est-ce que cela - la maladie, l'accident, l'abandon - tombe sur moi ? À quoi bon avoir vécu si l'on doit disparaître sans laisser de traces, comme si, aux yeux des autres, vous n'aviez pas vécu ? Nous sommes voués à vivre désormais à nu et dans l'angoisse ce qui nous fut plus ou moins épargné depuis le début de l'aventure humaine par la grâce des dieux. À chacun d'élaborer ses réponses pour son propre compte. » Marcel Gauchet (1946-…) (1).
Goût classique.
La peinture intitulée "D'après Le Pérugin - Autoportrait", a été peinte d’après un Autoportrait (1500 env.) tiré d’une fresque (40 × 30,5 cm.), de Pietro di Cristoforo Vannucci, dit Le Pérugin (1448/1523), exposé au Collegio del Cambio du Palazzo dei Priori à Pérouse en Ombrie (Italie).
Le Pérugin, peintre de l’école ombrienne, a peint surtout des tableaux religieux, multipliant madones élégantes et anges, « travaillant dans la religion pour s’enrichir » selon Élie Faure (1873-1937) (2). Si on en croit le critique Jean Alazard (1887-1960), conservateur du Musée national des Beaux-Arts d’Alger (1930/1960), Péruguin (3), fut un des maître de Raphaël ce qui laisse à penser qu’une certaine influence a du s’exercer entre artiste, tout au moins dans les changements survenus dans l’atelier concernant le renouveau apporté aux figurations des personnages. Renouveau, qui laisse deviner une certaine influence formelle des découvertes d’oeuvres grecques et romaines de l’antiquité.
A cette époque, Cyriaque d'Ancône (1391-1455) est un marchand et humaniste italien, voyageur et épigraphe appelé ultérieurement le "père de l’archéologie". Il fut le premier "savant" à redécouvrir des sites grecs antiques prestigieux tels que Delphes ou Nicopolis d'Épire. Le Pérugin participe à la diffusion du goût classique tinté d’hellénisme, le monde enchanté du Moyen-Âge s’estompe dans un "humanisme" naissant qui renoue avec la civilisation gréco-latine.
Jean-Bernard Pouchous.
Bibliographie :
-1- Marcel Gauchet, Le désenchantement du monde, éd. Gallimard, coll. Folio, 2009.
-2- Élie Faure, Histoire de l'art, 5 volumes illustrés, rééd. Bartillat, 2010.
-3- Jean Alazard, Pérugin - Biographie Critique, éd. Henry Laurens, 1927.
