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BOTICELLI - Simonetta Vespucci


"D'après Botticelli - Simonetta Vespucci - 80/85", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« En somme, plus élevée est l'information, plus il est difficile de la com­muniquer ; et plus le message se communique clairement, moins il informe. » Umberto Eco (1).


La Calomnie.

La peinture intitulée "D'après Botticelli - Simonetta Vespucci", est peinte d’après "Simonetta Vespucci" (1480/85), un tempera sur bois (82 x 54 cm.) de Sandro Botticelli (1444/1510), exposé au Städelsches Kunstinstitut de Frankfurt.

Outre ces portraits de Simonetta Vespucci, un des tableaux que j’apprécie particulièrement de Botticelli et qui est sans doute la plus célèbre de ses œuvres narratives est "La Calomnie d'Apelle" (1495), exposé aux Musée des Offices de Florence.

Apelle de Cos est un célèbre peintre grec qui a vécu au IV e. siècle av. J.-C. Dans l’œuvre de Botticelli, les allusions mythologiques sont nombreuses : sur les frises dorées, sur les statues antiques, et bien sûr, par les personnages eux-mêmes. Cette œuvre raconte l’histoire d’Antiphilos, un peintre concurrent, qui avait calomnié Apelle en place publique, l'accusant de trahison envers Ptolémée IV Philopator (-240 à -205). Apelle est alors mis en prison. Il fut ensuite reconnu innocent ; le roi réduisit en esclavage le calomniateur, et le remit à Apelle. L’artiste peint alors la première peinture allégorique connu à partir de son vécu. Le thème de "La Calomnie d'Apelle", une première en matière de peinture narrative, était né. Ce thème (important) influença d'autres artistes pendant des siècles. Comme Albrecht Dürer (1471-1528), ils ont tenté tous, de repeindre cette allégorie à partir des seules descriptions de Lucien de Samosate (120-180) (2).

Plusieurs légendes courent au sujet d’Apelle. D'après l'écrivain romain Pline l'Ancien (1er. siècle) (3), Apelle aurait dit : « Ne sutor ultra crepidam » (que le cordonnier ne juge pas au-delà de la chaussure) à propos d’un cordonnier qui, après avoir critiqué dans un de ses tableaux le rendu d’une sandale, voulut juger du reste. Ce proverbe est à l'adresse de ceux qui veulent parler en connaisseurs de choses qui sont au-dessus de leur compétence. Diogène Laërce (III e. siècle) rapporte aussi que Apelle peignant l’écume du cheval et n’y arrivant pas, décida de suspendre son intention et jeta rageusement le chiffon qui lui servait à essuyer ses pinceaux contre son ouvrage et là il s’aperçut que le chiffon avait laissé une tâche qui imitait parfaitement l’écume du cheval. Et comme le septique n’a pas de conviction il en fut fort aise (4).

Jean-Bernard Pouchous - 2011.

Bibliographie :

-1- Umberto Eco, L'œuvre ouverte, trad. Chantai Roux de Bézieux, André Boucourechliev, éd. du Seuil, 1965.

-2- Lucien de Samosate, trad. Guy Lacaze, Histoires vraies et autres œuvres, éd. Le Livre de Poche, coll. Classiques, 2003.

-3- Pline l'Ancien, Didier Travier, Robert Barbault, Histoire naturelle, éd. Riveneuve, 2009.

-4- De Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, éd. Flammarion, Coll. Garnier Philosophie, 1993.

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