ANDREA MANTEGNA (1431-1506) - Christ mort
"D’après Mantegna - Christ mort", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.
« Rien n’est permanent si ce n’est divin. Le reste n’est que fumée » Mantegna explique ses intentions dans la banderole enroulée autour de la chandelle éteinte, au coin inférieur droit du "Martyre de saint Sébastien" (1490) Panneau (68 × 30 cm.) du palais Ca' d'Oro à Venise. Il y est écrit en latin : « Nihili nisi divinum stabile est. Coetera fumus ».
Raccouci.
Cette peinture intitulée "D’après Mantegna - Christ mort", est peinte d’après "Lamentation du Christ mort" (1475/78), tempera sur bois (66 x 81 cm.), de Andrea Mantegna (1431-1506), exposée à la Pinacoteca de Brera de Milan, Italie.
Ce Christ peint en raccourci est resté après sa mort dans l’atelier, apparemment une œuvre sans commanditaire. Elle put ainsi être exposé à la tête de son catafalque lors de ses obsèques.
Le talent de Mantegna, dans toutes les représentations architecturales et sa maîtrise du marbre chiqueté (imitation en peinture des veines et du grain du marbre) où l’on prendrait les veinures rouge du marbre pour le sang du Christ versé. C'est une image de l'humanité du Christ, fils de l'Homme, une figure sans symbolisme appuyé quoique la tête du Christ soit très légèrement auréolée.
Andrea Mantegna (1431-1506), dont tout le monde connais son "Martyre de saint Sébastien" (1480) Toile (255 × 140 cm.) du Musée du Louvre, qui illustre vraisemblablement le thème de l’athlète de Dieu inspiré par un sermon apocryphe de saint Augustin. Le saint, attaché à un arc antique nous domine, la tête et les yeux tournés vers le Ciel méprise les souffrances en martyre. En arrière plan, les ruines antiques, décor classique des tableaux de Mantegna, montre le chemin escarpé pour atteindre la Jérusalem céleste, la ville fortifiée au somment de la montagne, au coin supérieur droit de l’image, décrite au chapitre 21 de l’Apocalypse de saint Jean.
Formé dans le milieu humaniste de Padoue et de Ferrare, Mantegna va se distinguer par son goût de l’antique ; obsédé par la restitution imaginaire et documentée à la fois d’une Antiquité rêvée et par son talent d’invention allégorique et savante. A la cour de Mantoue, auprès d’Isabelle d’Este et de son mari le duc de Gonzague, il va développer, par la fresque, les peintures sur bois mais aussi par la gravure, une œuvre qui influencera au-delà des artistes de la péninsule jusqu’à Dürer (1).
Jean-Bernard Pouchous - 2011.
Bibliographie :
-1- Mantegna, éd. Hazan, coll. beaux Arts, 2008.