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ANTONELLO DA MESSINA - Condottiere

"D’après Da Messina - Le Condottiere", 2011, acrylique sur toile, 35 x 27 cm.

« Si le style est la marque per­sonnelle de l'artiste, un ar­tiste a plus ou moins de style, selon qu'il sait trans­former un sujet et s'appro­prier un modèle. Un grand style correspond donc pres­que toujours à une grande force de volonté. Le petit style, ou la médiocrité origi­nale, porte un autre nom : on l'appelle la manière. » Edmond About, Voyage à travers l'exposition des Beaux-Arts (1855).


Mercenaire.

La peinture intitulée "D’après da Messina - Le Condottiere ", a été peinte d’après "Le Condottiere" (1474/76), huile sur bois (35 × 28 cm.), d'Antonello da Messina (1430-1479), exposée au Musée du Louvre, Paris.

"Le Condottiere" reste le portrait le plus énergique, le plus volontaire de l’artiste. Le cartel est signé : « 1475/Antonellus messaneus me pinxit ». Il est convenu à cause du regard altier et de la cicatrice sur la lèvre du modèle qu’il s’agirait du portrait de Roberto de Sanserrino (1430-1474), prince de Salerne en 1460. Les condottieres sont mercenaires, soldats réguliers démobilisés ou nobles en mal de gloire, ils mettent leur art de la guerre au service d'États. Leurs services sont généralement rémunérés en espèces, et parfois en terres et titres. Ils s'épargnent mutuellement ; tandis qu'ils rançonnent les habitants des pays vaincus et réclamant des sommes importantes pour prix de leurs services, ils se renvoient généralement leurs prisonniers sans rançon. Bien souvent, leur puissance devient telle qu'ils prirent le contrôle des villes qu'ils servaient.

L'équilibre, l'ampleur, la rigueur de la vue de trois quarts, au lieu de profil comme il est courant à cette époque, est sans doute inspirée des portraits flamands de Jan van Eyck (1390-1441). Le talent se mesure peut-être au fait que nul ne puisse l’imiter. Georges Perec (1936-1982) auteur majeur de l’Oulipo, a consacré son premier roman, "Le Condottière" à un faussaire (Gaspard Winckler) perdant la raison à force de s'acharner sur sa copie du "Condottiere" d'Antonello da Messina, assassine son commanditaire, (Anatole Madera) (1).

Jean-Bernard Pouchous.

Bibliographie :

-1- Georges Perec, Le Condottière, éd. Points, 2013.

L'AUTEUR
LIENS UTILES

80 X 40

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CRITIQUE

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