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DIRK BOUTS - Portrait.

"D’après Dieric Bouts, Portrait", 2011, acrylique sur toile, 35 x 24 cm.

« Une peste terrible vint fondre sur les peuples de l'Orient et de l'Occident ; elle maltraita cruellement les nations, emporta une grande partie de cette génération, entraîna et détruisit les plus beaux résultats de la civilisation. Elle se montra lorsque les empires étaient dans une époque de décadence et approchaient du terme de leur existence ; elle brisa leurs forces, amortit leur vigueur, affaiblit leur puissance, au point qu'ils étaient menacés d'une destruction complète. La culture des terres s'arrêta, faute d'hommes ; les villes furent dépeuplées, les édifices tombèrent en ruine, les chemins s'effacèrent, les monuments disparurent ; les maisons, les villages, restèrent sans habitants ; les nations et les tribus perdirent leurs forces, et tout le pays cultivé changea d'aspect. » Ibn Khaldoun (1332-1406), Muqaddima (1).


Fatalité.

La peinture intitulée "D’après Dieric Bouts - Portrait", a été peinte d’après "Portrait of a Man", 1470, huile sur bois (29,5 x 20,6 cm.), par Dieric Bouts (1415-1475), exposé au Metropolitan museum de New-York.

La fin du moyen âge a été lourdement marqué par la peste noire qui a laissé jusqu’au XVI e. siècle des traces profondes dans la vie spirituelle des populations superstitieuses et fatalistes. Cette pandémie de peste bubonique, a touché l’Europe entre 1347 et 1352. Elle est la première épidémie de l'histoire à avoir été bien décrite par les chroniqueurs contemporains.On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes. Cette épidémie eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, d'autant qu'après cette première vague, la maladie refit ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés : entre 1348 et 1355 en France, et entre 1360 et 1369 en Angleterre.

Entre 1345 et 1350, le monde musulman et la région du croissant fertile sont durement touchés par la peste. Partie de Haute-Égypte, elle touche Alexandrie, Le Caire en septembre 1348, atteint la Palestine, touche successivement Acre, Sidon, Beyrouth, Tripoli et Damas en juin de la même année. Au plus fort de l'épidémie, Damas perd environ 1200 habitants par jour et Gaza est décimée. La Syrie perd environ 400 000 habitants, soit 1/3 de sa population. C'est après avoir ravagé L'Égypte, le Maghreb et l'Espagne qu'elle se répand finalement en Europe.

Jean-Bernard Pouchous.

Bibliographie :

-1- Ibn Khaldoun, Vincent Monteil, Muqaddima, éd. Sindbad, coll. Thésaurus, 1997.

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