DIRK BOUTS (1415-1475) - Mater Dolorosa
"D’après Dieric Bouts, Mater dolorosa", acrylique sur toile, 1992, 35 x 27 cm.
« Un glaive te transperca l’âme » Syméon (X e. siècle), hagiographe.
Deuil.
La peinture intitulée "D’après Dieric Bouts, Mater dolorosa", est peinte d’après "Mater dolorosa" (1460), huile sur bois (38,8 x 30,4 cm.), de Dieric Bouts (1415-1475), exposée au Fonds Chester D. Tripp de l’Art Institute de Chicago.
Plusieurs œuvres se disputent l’original de Dieric Bouts (1), une autre (diptyque "Christ et Vierge" - 1470-75) à la National Gallery de Londres et celle-ci de Chicago.
« Le thème de la Mater Dolorosa suppose la représentation du visage de la Vierge pleurant la mort du Christ, qui lui-même est souvent peint sur un autre panneau, de telle sorte qu'ils forment un diptyque. Il existe beaucoup de versions provenant de l'atelier de Bouts. Ce n'est pas un sujet narratif, mais un sujet qui est censé inspirer la compassion, et Bouts avait le talent qui convient à ce thème, puisque ses personnages glissent si facilement entre l'idéalisation et le réalisme. Le contour rigoureux de la Vierge est exécuté avec une grande économie comme une forme simplifiée sur un fond quelconque, mais les yeux rouges et enflés, les larmes et les mains sont peints avec un grand souci du détail. Un tel naturalisme, cependant, ne détourne pas de la douce attitude qui caractérise cette puissante et pourtant émouvante représentation de la Vierge en larmes, incarnation de l'Eglise dans un monde-trouble. » (2).
Crise, douleur et deuil, voilà en quelques mots résumée la vie d’une femme survivant à sa progéniture. La crise existentielle exponentielle, voilà un sujet qui m’a beaucoup intéressé de traiter par la peinture.
Aux USA, dans l’Illinois, à Spingfield, existe un Musée des coutumes funèbres (The Museum of Funeral Customs), prés de Oak Ridge Cemetery, le site de la tombe d’Abraham Lincoln. Le Musée a fermé en 2009 par manque de visiteur, on pouvait surtout y voir les accessoires de la mort américaines et d’autres cultures (embaumement, cercueil, corbillard, tombe, photographie…)
Jean-Bernard Pouchous.
Bibliographie :
-1- Francotte, Dieric Bouts, éd. Leuven, 1952.
-2- Jacques Duquesne, trad. Yolaine de Boisséson, Marie, Un choix de peintures de la Vierge Marie du 12 e. au 18 e. siècle, éd. Fixot, 1988.
