PURE EXHIBITION SPECTACULAIRE DE L'ABSENCE DE SENS
"Bain d’eau en 1987", 2004, acrylique sur toile, 130 x 130 cm.
Article paru dans : éCRItique 19 – 2e semestre 2014 - « Le nu, la faille, la censure »
« Tu est nu et je suis bien beau
de peindre la fleur de ta peau ;
ce sont les maux d'un mot,
les os de l'eau ! »
Un peintre fréquente toutes sortes de gens, dont certains aiment à se faire représenter le plus souvent habillés. D'autres, beaucoup plus rares, sont curieux de s'offrir nus au regard et à la main d'un imagier de leur connaissance. L'Armure que porte aujourd'hui le « player » et son complice le « gatekeeper », grand « dealer » d'objets d'art (ancien, moderne ou contemporain) fait plus d'effet (tétanique ?) que l'habit « préservatif» de l'universitaire, du commissaire ou du conservateur (curator)..., mais ces deux sortes d'êtres vêtus cachent un même corps dont vous ne verrez jamais la reproduction (collection privée). « Le roi est nu... » — Vous connaissez l'histoire... Le monde des apparences qu'il soit vestimentaire, comportemental, communicationnel, est au-delà de la peau. C'est un monde symbolique, non physique, il protège celui qui a peur de la vie et de ses manifestations épidermiques ; il l'isole avantageusement du monde. L'artiste se demande comment, ce modèle qui avance masqué, pourrait-il rester sensible à quelqu'un qui est là, ici et maintenant, devant lui, entièrement nu ?
« Si d'un trait je te percevais,
le vif de ton modelé coulerait ! »
Le psychanalyste Didier Anzieu (1923-1999) parle de « Moi-peau » (Didier Anzieu, Le Moi-peau, éd. Dunod, coll. Psychismes, 1995). L'enveloppe d'angoisse, première défense au niveau des affects prépare l'apparition de la pellicule du rêve, seconde défense, par la représentation. Les trous du « Moi-peau », qu'ils soient produits par un traumatisme important ou par l'accumulation de micro-traumatismes résiduels de la veille ou produit pendant le sommeil, sont transposés par le travail de la représentation en lieux scéniques où peuvent alors se dérouler les scénarios des rêves. Les trous sont ainsi colmatés par une pellicule d'images. Le « Moi-peau » est à l'origine une enveloppe tactile, doublée d'une enveloppe sonore et d'une enveloppe gustativo-olfactive. Les enveloppes musculaire et visuelle sont plus tardives. La pellicule du rêve est une tentative de remplacer l'enveloppe tactile défaillante par une enveloppe visuelle plus mince, plus frêle mais aussi plus sensible : la fonction de pare-excitation est rétablie a minima ; la fonction d'inscription des traces et de leur transformation en signes est par contre majorée. Pénélope défaisait chaque nuit, pour échapper à l'appétit sexuel des prétendants, la tapisserie à laquelle elle travaillait le jour. Le rêve nocturne opère à l'inverse de Pénélope ; il retisse la nuit ce qui du « Moi-peau » s'est défait le jour sous l'impact des stimuli exogènes et endogènes. L'autorité symbolique du « player », du « gatekeeper » et du « dealer », grands pratiquants de la consécration masochiste, est inversement proportionnelle à celle de son auditoire d'« amateurs » d'art ; elle repose sur la catégorisation. « Ceux qui classent ou se classent, en classant ou en s'appropriant des pratiques ou des propriétés classées et classantes, ne peuvent ignorer qit 'au travers des objets ou des pratiques distinctifs où s'expriment leurs "pouvoirs" et qui, étant appropriés par des classes et appropriés à des classes, classent ceux qui se les approprient ; ils se classent aux yeux d'autres sujets classants (mais aussi classables, ainsi que leurs jugements), pourvus de schèmes classificatoires analogues à ceux qui leur permettent d'anticiper, plus ou moins adéquatement, leur propre classement » écrit Pierre Bourdieu, sociologue (1930-2002) (Pierre Bourdieu, Les règles de l'art, éd. Seuil, coll. Points Essais, 1998).
Regardons donc (sous le manteau) quelques nudités et classifions donc joyeusement la prose qui nous vient à l'esprit à la formulation des 10 mots suivant :
1. — L'acrasie : est le fait d'agir à rencontre de son meilleur jugement ; beaucoup d'insensibles l'appellent « incontinence » ou « intemperana » et sont tristes. Selon le philosophe Spinoza (1632-1677) (qui polissait des verres pour que ses contemporains voient mieux), si nos actes suivent spontanément « ce que nous avons jugé bon de faire » alors la volonté, comprise comme faculté distincte de la passion, n'a pas lieu d'exister (Jaquet Chantai. L'unité du corps et de l'esprit, Affects, actions et passions chez Spinoza, éd. Puf, 2004. ).
2. — Le désir : est une tendance, un mouvement spontané de l'organisme qui s'accompagne d'une représentation plus ou moins consciente de l'objet convoité. 11 s'agit donc aussi d'une disposition physiologique et psychique finalisée. Cette disposition peut être suscité par les idées que nous formons par l'imagination, la mémoire ou encore par des croyances « morales », « religieuses » ou rationnelles. Le désir a ainsi une grande diversité d'expressions : lorsque le désir s'installe en nous de manière durable, ou qu'il prend une grande force, on parle souvent de passion ; mais lorsque cette tendance impulsive est tempérée, maîtrisée, gouvernée, voire inhibée, alors, il y a place pour ce que l'on nomme « volonté » (Frédéric Lordon, La Société des affects -pour un structuralisme des passions, éd. Seuil, coll. L'ordre philosophique, 2013).
3. — L'hétéronomie : est le fait qu'un être vive selon des règles qui lui sont imposées, selon une « loi subie ». Elle représente l'impossibilité concrète ou l'incapacité morale à se donner ses propres lois et à se régir d'après elles ; l'autonomie est la faculté de vivre et d'agir selon ses propres forces, motivation et morale. Il y a ainsi un double aspect externe : violence concrète d'une relation ou d'un système de pouvoir, et interne : endoctrinement idéologique, pression sociale. La notion d'hétéronomie est très proche de celle d'aliénation bien que celle-ci soit tenue pour plus floue, moins technique (sauf chez Marx). On peut élargir les notions d'autonomie et hétéronomie à tout système, notamment vivant, à un écosystème en particulier : cela mène aux questions d'exploitation, de dégradation, de destruction de la nature.
4. — La volition : est un acte par lequel la volonté se détermine à quelque chose. Elle désigne l'aboutissement d'un processus par lequel l'être humain use de la volonté. C'est l'événement par lequel l'individu « se met en mesure d'agir » en vue d'un résultat, interne ou externe.
5. — La proprioception : désigne l'ensemble des récepteurs, voies et centres nerveux impliqués dans la somesthésie (sensibilité profonde), qui est la perception de soi-même, consciente ou non, c'est-à dire de la position des différents membres et de leur tonus, en relation avec la situation du corps par rapport à l'intensité de l'attraction terrestre.
6. — La somesthésie : désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur,...) qui proviennent de plusieurs régions du corps (peaux, tendons, articulations, viscères...). Ces sensations sont élaborées à partir des informations fournies par de nombreux récepteurs sensitifs du système somato-sensoriel, situés dans les tissus de l’organisme (mécanorécepteurs du derme et des viscères, fuseaux neuromusculaires des muscles, fuseaux neurotendineux des tendons, plexus de la racine des poils...) C'est le principal système sensoriel de l'organisme humain. La stimulation du corps est un besoin fondamental. On peut vivre en étant privé des autres systèmes sensoriels (cécité, surdité, agueusie ou anosmie), mais la privation des stimulations somesthésiques provoque des troubles psychologiques.
7. — L'homoncule moteur : désigne l'organisation de la commande motrice des muscles du corps humain à la surface du cerveau. Le gyrus pré-central (ou circonvolution frontale ascendante) du cortex cérébral est peuplé de grands neurones pyramidaux, dit cellules de ha~ qui sont le point de départ des axones qui constituent la voie pyramidale. Cette partie du cortex est l'aire numéro 4. Tout au long de cette aire il existe une représentation ressemblant à un corps humain déformé, constitué par le fait que si on stimule électriquement un point de cette surface, cela produit un mouvement dans la partie du corps correspondante. On parle de somatotopie fonctionnelle. Chacune des régions de cette aire 4 représente un territoire corporel et cette région corticale a une surface d'autant plus grande que la partie du corps considérée est plus complexe du point de vue de sa motricité. Par exemple, la surface correspondant à la main est très grande, surtout la surface correspondant au pouce. Cette représentation déformée du corps humain à la surface du cortex moteur s'appelle l'homonculus de Penfield, du nom du neurologue américain qui l'a découverte.
8. — L'Homoncule sensitif (homonculus somesthésique) : correspond aux aires corticales de la somesthésie. Il existe au niveau de ce territoire, sur le gyrus pos-central (circonvolution pariétal ascendante) une topographie qui correspond à la forme distordue de notre corps. Une surface de cortex correspondant à une surface du corps, mais la représentation d'une partie du corps est d'autant plus étendue sur le cortex que la sensibilité est fine, complexe, riche dans la zone corporelle considérée : par exemple la représentation (imagée) des pieds est plus grande que celle des jambes. Ainsi, la sensibilité générale du corps se projette au niveau du lobe pariétal du cortex cérébral, en arrière du sillon central (scissure de Rolande). On distingue à son niveau trois territoires successifs : l'aire 3 correspond à la réception primaire, localisée au niveau de la circonvolution pariétale ascendante (gyrus post-central) et les aires 1 et 2 correspondent aux aires psychiques.
9. — Révision en perspective : Le 14 juin 2005, le Dr. Christian Kell et ses collègues de Frankfort et Hambourg ont rectifié une erreur historique lors du congrès de la société de cartographie du cerveau humain, à Toronto. L'erreur datait des expériences de stimulations électriques effectuées en 1950 par Wilder Penfield (1891-1976) et Théodore Rasmussen (1910-2002) lors d'opérations de neurochirurgie. Kell a utilisé une stimulation tactile et l'IRM fonctionnelle. L'Homonculus comportait depuis un demi-siècle une projection des organes génitaux dans la face médiate des hémisphères cérébraux, soit au-delà du pied, et non à la place attendue, c'est-à-dire sur la convexité du gyrus central postérieur (Damien Mascret, L'homonculus retrouve son pénis, Le Généraliste n° 2340, 09.09.2005.). En 2011, cependant, le Dr. Barry Komisaruk de l'Université de Rutgers (New Jersey, USA) a non seulement montré que le clitoris et le pénis se projetaient effectivement au-delà du pied, mais que les mamelons de la femme y étaient également projetés.
Depuis la Renaissance, la pensée occidentale est obnubilée par un thème épistémologique : connaître, c'est briser l'écorce pour atteindre le noyau. Ce thème arrive à épuisement, après avoir produit quelques réussites et aussi de graves dangers : la physique du noyau n'a-t-elle pas conduit savants et militaires jusqu'à l'explosion atomique ? La neurophysiologie a, dès le XIXe siècle, marqué un coup d'arrêt, qui n'a pas été tout de suite remarqué. Le cerveau est en effet la partie supérieure et antérieure de l'encéphale. À son tour, le cortex (mot latin qui veut dire écorce, passé en 1907 dans le langage de l'anatomie) désigne la couche externe de substance grise qui coiffe la substance blanche. Nous voici en présence d'un paradoxe : le centre est situé à la périphérie. Cette dialectique s'établit entre « l'écorce et le noyau » (Nicolas Abraham, Maria Torok, L'écorce et le noyau, éd. Flammarion, coll. Champs Essais, 2009.) et si la pensée était autant une affaire de peau que de cerveau ? Et si le Moi, défini alors comme « Moi-peau », avait une structure d'enveloppe ? Par sa structure et par ses fonctions, la peau est plus qu'un organe, c'est un ensemble d'organes différents. Sa complexité anatomique, physiologique et culturelle anticipe sur le plan de l'organisme la complexité du Moi sur le plan psychique. De tous les organes des sens, c'est le plus vital : on peut vivre aveugle, sourd, privé de goût et d'odorat. Sans l'intégrité de la majeure partie de la peau, on ne survit pas. La peau a plus de poids (20 % du poids total du corps chez le nouveau-né ; 18 % chez l'adulte) et occupe une plus grande surface (2 500 cm2 chez le nouveau-né, 18 000 chez l'adulte) que tout autre organe des sens. Elle comporte une grande densité de récepteurs (50 pour 100 millimètres carrés). Elle apparaît chez l'embryon avant les autres systèmes sensoriels (vers la fin du deuxième mois de gestation, précédant dans l'ordre les deux autres systèmes proximaux, olfactif et gustatif. le système vestibulaire et les deux systèmes distaux, auditif et visuel) en vertu de la loi biologique selon laquelle plus une fonction est précoce, plus elle a de chances d'être fondamentale (Didier Anzieu, Le Moi-peau, éd. Dunod, coll. Psychismes, 1995, o.c.).
Dans notre culture scientifique occidentale triomphante l'usage du toucher (au sens réel comme au figuré) reste sous haute surveillance au risque de répercussions refoulées sur nos comportements ? La Peau et le toucher (Ashley Montagu, La Peau et le toucher, éd. Seuil, 1979. ), mettent principalement en évidence trois phénomènes généraux : 1. L'influence précoce et prolongée des stimulations tactiles sur le fonctionnement et le développement de l'organisme. 2. Les effets des échanges tactiles sur le développement sexuel (recherche du partenaire, disponibilité à l'excitation, plaisirs préliminaires, déclenchement de l'orgasme). 3. Le grand éventail des attitudes culturelles envers la peau et le toucher. Les yeux mouillés, comme quand on épluche les peaux successives d'un oignon, les couches de couleur qui recouvrent superficiellement les précédentes caresses du pinceau sur la toile, rétabliraient thérapeutiquement le « Moi dédoublé et conscient » dans sa fonction de conteneur des représentants représentatifs et affectifs des poussées pulsionnelles et des effractions traumatiques.
Comme nous le rappelle Sophocle notre corps qu'il soit sur 4, 2 ou 3 pattes vit de métamorphoses successives jusqu'à la mort. Ce corps, seul véhicule parfait de notre être, nous rend aussi parfois fou. Certain veulent échapper à cette nature et s'enivre ou s'enfume pour fuir notre précarité physique totale. L'utilisation systématique de médicament : les psychotropes, annihilent les manifestations communicantes des pathologies trop humaines. La littérature médicale décrivant les cas cliniques en psychiatrie c'est d'ailleurs appauvrit après l'apparition des neuroleptiques. Nous vivons avec des maladies mentales d'avant 1950. La typologie n'intègre plus de nouveau cas d'espèce, voilà une classification qui meurt faute de figurant.
Idiosyncrasie : ce mot devenu négatif qualifie des comportements troublants, non souhaités. Malgré les quelques cas d'exhibitionnisme, nul n'a observé de « nu » dans un asile et les rares malades mentaux classés « artiste » ne s'expriment plus guère. Outre la difficulté de repérer ce genre de productions avant leur disparition (qu'elles soient jetées par la famille ou les proches après le décès du producteur, détruites par des vandales ou par les autorités), la régression de l'illettrisme, l'omniprésence de la publicité, des journaux et de la télévision, brisant l'isolement géographique ; l'emploi systématique d'antidépresseur, ont profondément transformé les conditions sociales de production de curiosité visuelle « Brute » depuis que Jean Dubuffet (1901-1985) a théorisé ce type de sujet d'inspiration (ce que s'était bien gardé de faire les surréalistes). En outre, la multiplication des ateliers municipaux et des activités destinées aux personnes dépendantes contribue à la normalisation des productions et certains historiens d'art spécialisés, incriminent le développement de l'art-thérapie (Gérard Manger, Droits d'entrée, Modalités et conditions d'accès dans les univers artistiques, éd. Maison des sciences de l'homme, 2006.). La quasi-disparition de l'art asilaire et de l'art médiumnique, l'uniformisation culturelle conduisent alors à rechercher d'autres producteurs originaux d'imaginaire. De nouveaux territoires de production sont investis par le « player » et ses complices « gatekeeper » et « dealer », pour que les conditions d'éligibilité des artistes se déplacent toujours en opposition à la peinture mythique dite « savante ». Slogan publicitaire « anti-bourgeois » en simulacre de lutte de classes pour déclencher l'intérêt et l'éventuel achat, etc.
Dans la presse, la maladie mentale ou l'expérience médiumnique sont souvent remplacées par un événement marquant somatique (comme le décès d'un proche, une maladie ou un accident personnels), rupture biographique qui aurait déclenché l'activité artistique ou l'aurait au moins favorisée. Beaucoup d'artistes médiatisés récusent d'ailleurs cette présentation : « Non, je n'ai pas eu d'enfance malheureuse ni d'accidents traumatisants au cours de ma vie. De tout temps passionné de peinture tout naturellement je suis devenu artiste...» (Mario Chichorro, in Catalogue de l'exposition « Les singuliers de l'art », 1978.). C'est le « sublime » dix-neuvièmiste à verlan : « Lorsque n’importe quel forme ou sentiment de l'idéal est passé en nous par la perception, il devient idéel, partie de nous-mêmes » (Baron Nicolas Massias, Théorie du beau et du sublime ; ou Loi Je la reproduction, pur les arts, de l'homme organique, intellectuel, social et moral et de ses nippons. 1824.).
Dans ce monde idéel, à Pesthétisme dominant abstrait, non figuratif, qui ne représente plus rien, se voulant que ce qu'il est ; apparaît une "auto-analyse" et « auto-thérapie" sauvage de substitution systémique de masse « à la va comme j'te pousse » ou le corps quand il est encore un « objet/sujet », est incréé hétéronome dans une course au nouveau, à l'image des marques de fabrique, condition identitaire de notre humanité : brut, pauvre, naïf, premier, libre, graff, tag. singulier, modeste, folk... pop, populiste, paupérisme. Une pure exhibition spectaculaire de l'absence de sens s'impose alors qu'aucun parmi nous n'aimerait jamais se vêtir à la lumière de la raison... Un nu réaliste n'est pas réaliste parce qu'il ressemblerait à son objet. Il ne l'est pas non plus parce qu'il fournirait une expérience visuelle similaire ou suffisamment similaire à celle que fournit l'objet qu'il représente. Le réalisme tient le plus souvent à la familiarité avec le système symbolique particulier auquel appartient l'image (Claudine Tiercelin. Le ciment des choses, éd. Ithaque, coll. sciences et métaphysique, 2011).
«Etant donne que l'œuvre d'art n'existe en tant qu'objet symbolique doté de valeur que si elle est connue et reconnue, c'est-à-dire socialement instituée comme œuvre d'art par des spectateurs dotes de la disposition et de la compétence esthétiques qui sont nécessaires pour la connaître cl la reconnaître comme telle, la science des œuvres a pour objet non seulement la production matérielle de l'œuvre mais aussi la production de la valeur de l'œuvre ou, ce qui revient au même, de la croyance dans la valeur de l'œuvre » (Pierre Bourdieu, Les règles de l'art, éd. Seuil, coll. Points Essais, 1998, o.c.).
« Rhabillez-vous, c'est fini ! » Les ondes incessantes déforment les reflets du ciel alors que le modèle sort de la piscine, saisit un peignoir de bain et disparaît dans le temps.
Jean-Bernard Pouchous, Juillet 2014.